Votre publicité ici avec IMPACT_medias

«Je relève le défi malgré mon âge»

Chef surprise de la mission suisse pour les JO de Vancouver, le Biennois Erich Hanselmann explique ses préoccupations à quelques jours de s'envoler pour le Canada. Sans tabou, il évoque son âge et le départ de Werner Augsburger.

03 févr. 2010, 15:36

Engagé comme prof de sport à Macolin en 1968, le Saint-Gallois d'origine a épuisé toutes les fonctions - ou presque - de l'Office fédéral du sport (Ofspo), jusqu'à devenir directeur adjoint de la Haute Ecole fédérale de sport de 1994 à 2002. Instructeur de ski, de snowboard et de planche à voile, entraîneur national de course d'orientation pendant 13 ans, Erich Hanselmann a également été chef de la formation et responsable du sport de haut niveau à l'Ofspo.

Les quatre années avant sa retraite, il a dirigé le secteur de la promotion de la relève à Swiss Olympic. Retraité depuis 2006 (il a 67 ans), le citoyen de Macolin a accepté de remplacer, au pied levé en avril dernier, Werner Augsburger, chef de mission à Swiss Olympic depuis dix ans. Elève appliqué malgré les années, l'Alémanique avoue avoir repris quelques cours de français avec un ami journaliste, Yves Jeannotat, en vue de son nouveau mandat.

Erich Hanselmann, comment devient-on chef de la mission suisse à Vancouver?

Cela a été une surprise, pour moi et pour toute l'équipe de Werner Augsburger. Je revenais, en février dernier, des Universiades en Chine, où j'avais été chef de mission bénévolement. J'étais en vacances à Abu Dhabi avec ma femme lors qu'on m'a demandé si je voulais devenir chef de mission pour Vancouver. J'avais 24h pour me décider.

Le choix a-t-il été difficile, à un an seulement des Jeux olympiques?

Tout le monde connaissait les tensions qu'il y avait entre Werner Augsburger et la direction de Swiss Olympic. Mais cela ne me regardait pas. J'ai travaillé pendant quatre ans à Berne juste à côté de Werner Augsburger et il n'y a jamais eu de problème. Mon souci était que l'on trouve quelqu'un pour reprendre la partie sportive de son cahier des charges. En août, Gian Gilli a été engagé comme chef du sport d'élite à Swiss Olympic et je l'ai pris comme head coach pour Vancouver. C'est lui qui chapeaute le comité de sélection des athlètes pour les Jeux.

Alors, que vous reste-t-il à faire?

Je m'occupe de tout le reste, de la logistique et de l'organisation, pour les athlètes comme pour les conseillers fédéraux qui viendront aux Jeux. Mon premier travail a été de rencontrer tous les sportifs pressentis pour Vancouver l'été dernier et de leur parler à tous de manière individuelle, afin de leur expliquer qu'il y avait un suivi malgré le départ de Werner Augsburger. Je ne connaissais pas tout le monde, notamment dans l'équipe de hockey féminine. J'ai été extrêmement impressionné par ces filles qui figurent dans le top-10 mondial et qui passent pourtant complètement inaperçues, que ce soit pour les sponsors ou pour les médias. Ma grande joie a été de voir que beaucoup de talents côtoyés dans mon programme de promotion de la relève étaient toujours là. Ce réseau que j'ai mis en place avec les fédérations, Swiss Olympic, Macolin, la Confédération et les athlètes a fait qu'on me demande de reprendre la mission suisse.

Vous êtes tout de même l'un des plus vieux chefs de mission jamais connu en Suisse. Cela vous a-t-il posé un problème?

Je suis à la retraite, c'est sûr, mais je me sens en forme. Je fais toujours beaucoup d'exercice. J'ai été chef de mission pour les Universiades et je sais que ça a fonctionné. Cette fois, ce ne seront pas 70 athlètes, mais entre 135 et 140 et l'équivalent en officiels. Cela reste donc un défi.

Alors, si on vous appelle le grand-papa de Vancouver, comment réagissez-vous?

(Il rit) J'assume parfaitement mon âge et je serai peut-être bientôt vraiment grand-papa. Je ne suis pas quelqu'un qui dirige, mais plutôt qui écoute. C'est peut-être là, l'avantage de mon expérience. Dans le sport, il peut y avoir beaucoup de tensions. Je serai un médiateur et ma préoccupation sera de mettre l'athlète au centre.

Quel est votre souci principal à quelques jours de votre départ pour le Canada?

Les blessures. Ça me fait mal de voir Tanja Frieden se blesser aussi lourdement. Je la suis depuis qu'elle est petite, elle faisait les mêmes concours de snowboard que mon fils. Nous avons aussi perdu Lara Gut en début de saison et Daniel Albrecht. J'ai discuté avec Stéphane Lambiel et Sarah Meier, ils espèrent tenir physiquement. C'est la part de risque, on ne peut rien faire. J'aimerais que les résultats soient là. On a dit vouloir 14 médailles comme à Turin, mais j'espère surtout que chaque athlète puisse évoluer selon son vrai potentiel. Après, on comptera les médailles. /TBU

Votre publicité ici avec IMPACT_medias