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«J'ai défendu les intérêts de la Suisse»

08 sept. 2011, 09:18

Micheline Calmy-Rey tient parole: contrairement à la plupart des conseillers fédéraux qui l'ont précédée, elle ne démissionnera pas en cours de législature. Et comme elle n'a pas l'intention de rempiler pour quatre ans alors qu'elle a déjà 66 ans, la cheffe du Département des affaires étrangères se retirera du gouvernement à la fin de l'année. «J'ai aussi voulu éviter un nouveau round de spéculations sur mon avenir politique en faisant part de ma décision avant la session d'automne», a-t-elle déclaré hier avec un soupçon d'ironie.

La socialiste genevoise a annoncé son départ sans grands trémolos. Tout au plus avoue-t-elle une pointe de nostalgie à l'idée de quitter une fonction qu'elle a occupée neuf ans durant «avec ténacité et passion», selon les termes de la déclaration du Conseil fédéral lue par le porte-parole du gouvernement André Simonazzi. Son successeur sera élu le 14 décembre prochain par l'Assemblée fédérale, dans le cadre de la procédure de réélection de chacun des membres du Collège.

Suisse médiatrice

A l'heure du bilan, la présidente de la Confédération reconnaît avoir rencontré «une forte opposition», mais elle ne se livre pas à l'autocritique pour autant. «Il n'y a pas de consensus national en matière de politique étrangère. J'estime pour ma part avoir défendu au mieux les intérêts du pays en m'impliquant pour une présence accrue de la Suisse sur la scène internationale. Dans un monde globalisé, les limites entre la politique intérieure et la politique extérieure s'estompent. On ne peut pas dresser un mur autour de la Suisse.»

La conseillère fédérale regrette de ne pas pouvoir mener à terme le nouveau cycle de négociation avec l'Union européenne. Par contre, elle est satisfaite d'avoir mis en place la voie bilatérale, d'avoir développé la politique étrangère en dehors du champ européen et d'avoir renforcé le positionnement de la Suisse comme médiatrice sur la scène internationale. Autre sujet de satisfaction: la mise sur pied du Conseil des droits de l'homme à Genève, «une idée suisse que nous avons menée jusqu'au bout».

Micheline Calmy-Rey affirme avoir pris sa décision d'entente avec son parti. Le président du PS Christian Levrat confirme que la date de son départ a été convenue il y a déjà plusieurs mois, mais rien n'avait filtré jusqu'à ce jour. On a rarement vu secret si bien gardé! Le PS ne fait pas une mauvaise affaire dans l'opération. A un mois et demi des élections fédérales du 23 octobre, il va profiter d'un intérêt médiatique accru. Il le mettra à profit sans retenue. «Nous défendrons avec acharnement le siège laissé vacant par Micheline Calmy-Rey, y compris pendant la campagne électorale», souligne Christiane Levrat. S'agissant d'une succession latine, les sections cantonales de Suisse romande et du Tessin pourront surfer sur la vague en lançant des candidatures dans l'arène. Selon les politologues interrogés par l'ATS (lire ci-contre), cela ne met cependant pas le PS à l'abri d'un recul électoral, d'autant que l'effet sera réduit en Suisse alémanique.

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