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Israël: John Kerry se force à relancer le processus de paix

Le secrétaire d'État américain, John Kerry, a tenté de convaincre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de reprendre le processus de paix lors d'un entretien marathon jeudi soir. Côté palestinien, un gel total de la colonisation est exigé.

28 juin 2013, 07:59
Les deux hommes se sont longuement entretenus jeudi soir à Jérusalem.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a longuement rencontré jeudi soir à Jérusalem le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Ce dernier s'efforce toujours de relancer les négociations israélo-palestiniennes.

Le chef du gouvernement israélien et John Kerry ont conversé à huis clos pendant près de quatre heures lors d'un "dîner de travail" dans un grand hôtel de Jérusalem-Ouest. Aucun détail n'a percé dans l'immédiat des discussions.

M. Kerry effectue sa cinquième navette dans la région depuis sa prise de fonctions en février, pour tenter de ramener Israéliens et Palestiniens à la table des négociations, désertée depuis bientôt trois ans.

Les deux hommes devraient se revoir vendredi après-midi à Jérusalem, après un entretien du chef de la diplomatie américaine avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Amman. M. Kerry a eu des consultations jeudi avec le roi de Jordanie Abdallah II sur le processus de paix, mais aussi la crise syrienne.

Sécurité importante

M. Netanyahu avait auparavant réaffirmé l'importance de la sécurité d'Israël, tout en étant prêt, selon son entourage, à évacuer des colonies en Cisjordanie. "La paix n'est pas fondée sur les bonnes intentions ni sur la légitimité (de l'existence d'Israël) comme le pensent certains. Elle est fondée intrinsèquement sur notre capacité à nous défendre", a-t-il plaidé.

La nécessité d'assurer la sécurité d'Israël dans le cadre d'un accord de paix, leitmotiv de M. Netanyahu, a cependant été contrebalancée par des déclarations de son entourage sur son ouverture à des concessions pour y parvenir.

"Le Premier ministre Netanyahu sait qu'il faudra faire une évacuation douloureuse des implantations qui ne se trouvent pas à proximité des gros blocs d'implantations, qu'il faudra faire des échanges de territoires", a déclaré le ministre des Sciences et Technologies Yaacov Péri, du parti centriste Yesh Atid.

Le président Shimon Peres a dit de son côté espérer une relance des négociations, mettant en garde contre un abandon de la solution à deux Etats qui mettrait "en danger le caractère juif et démocratique de l'Etat d'Israël".

Côté palestinien, un dirigeant de l'OLP a appelé les Etats-Unis à faire davantage pression sur Israël pour arrêter la colonisation, estimant que "la partialité américaine devait cesser". "Cela fait 20 ans que les Américains parrainent ce processus, regardez les résultats", a lancé Tayssir Khaleld, membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), sur la radio officielle Voix de la Palestine.

Gel total de la colonisation exigé

Le président Abbas exige jusqu'à présent, pour reprendre les négociations, un gel total de la colonisation et une référence aux lignes d'avant l'occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base de discussions.

Le négociateur en chef palestinien Saëb Erekat a fustigé jeudi "l'impunité israélienne" au lendemain du feu vert à la construction de 69 logements dans un quartier de colonisation de Jérusalem-Est occupée et annexée, une annonce condamnée par Londres et Paris mais à laquelle les Etats-Unis ont réagi avec la plus grande discrétion.

M. Netanyahu appelle, lui, à des négociations sans "conditions préalables", envisageant seulement des "gestes de bonne volonté", comme la libération de prisonniers palestiniens ou un gel partiel de la colonisation, selon les médias israéliens.

Les analystes soulignent que, compte tenu du scepticisme ambiant sur les chances de succès de M. Kerry, chacune des deux parties se préoccupe surtout de faire porter à l'autre la responsabilité de l'échec des efforts américains.

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