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Israël hausse le ton

Le ministre de la Défense menace l'Iran d'une intervention militaire pour l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. Téhéran n'entend pas se laisser impressionner Israël a durci le ton ce week-end face à l'Iran, laissant nettement entendre qu'en cas d'échec des efforts diplomatiques, il pourrait avoir recours à une frappe militaire pour empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire.

23 janv. 2006, 12:00

Mais cette escalade verbale ne fait pas l'unanimité en Israël en dépit d'un consensus dans l'opinion sur les risques que fait courir le programme nucléaire iranien.

Dans un discours particulièrement pugnace, le ministre israélien de la Défense Shaoul Mofaz a averti samedi soir qu'Israël ne tolèrerait en aucun cas que l'Iran «se dote de l'option nucléaire», tout en réaffirmant la priorité à l'action diplomatique.

Appel au peuple iranien

«Nous devrons développer une option de défense avec tout ce que cela implique», a ajouté Shaoul Mofaz, sans donner plus de détail. Shaoul Mofaz, qui a rappelé être lui même originaire d'Iran, a pris vivement à partie le président iranien Mahmoud Ahmadinejad lui promettant le sort «réservé par l'histoire à tous les persécuteurs du peuple juif».

Il a aussi appelé le peuple iranien à se dresser contre lui. «Je sais qu'une grande partie du peuple iranien n'est pas d'accord avec son dirigeant. Aussi je m'adresse à lui pour qu'il fasse le nécessaire (...) afin d'éviter qu'Ahmadinejad ne provoque par ses actions et ses paroles extrémistes une catastrophe» dont l'Iran subirait les conséquences, a averti Shaoul. Mofaz. Ces déclarations surviennent après que le premier ministre israélien par intérim Ehud Olmert eut annoncé mardi qu'«Israël ne peut permettre en aucun cas (...) que quelqu'un (l'Iran) qui a de telles intentions malfaisantes contre nous puisse maîtriser une arme destructrice pouvant menacer notre existence». «Je ne vois pas l'utilité de ces déclarations fracassantes», a estimé hier l'ancien ministre de la Défense Moshe Arens du parti Likoud (droite nationaliste). «Dans ce domaine délicat il vaut mieux agir avec discrétion et les menaces publiques ne servent strictement à rien», a ajouté Moshe Arens à la radio.

«Israël exagère la menace et ces propos belliqueux risquent d'entretenir la tension au lieu de la baisser», a estimé pour sa part le chercheur israélien Dan Pedatzur.

L'Iran a fait savoir hier soir que toute intervention militaire par Israël constituerait une «erreur fatale» et que ces menaces étaient des «enfantillages».

Le précédent de 1981

Les craintes de l'Etat hébreu ont été ravivées après les propos tenus en octobre par le président iranien, appelant à «rayer Israël de la carte».

Le chef sortant des Renseignements militaires israéliens, le général Aharon Zeevi, a estimé qu'une opération visant le programme nucléaire iranien était «difficile mais non impossible» pour Israël.

En 1981, l'aviation israélienne avait détruit le réacteur irakien Osirak stoppant le programme nucléaire de l'Irak. Mais les installations nucléaires iraniennes seraient dispersées et bien mieux protégées.

L'Etat hébreu n'a pour sa part jamais reconnu disposer d'un arsenal nucléaire, mais les experts affirment qu'il s'est doté au fil des ans d'au moins 200 ogives nucléaires. Israël refuse de signer le Traité de non-prolifération nucléaire et de soumettre sa centrale de Dimona à un contrôle international. /MSC-ats-afp

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