Le ministre français français des Affaires étrangères, qui a reçu son homologue à Paris, a rappelé «qu'il fallait faire de 2009 l'année de la paix (...) C'est l'intérêt d'Israël et la seule voie susceptible de garantir sa sécurité à long terme», a indiqué le Quai d'Orsay dans un communiqué.
Des partis de gauche avaient demandé en vain au gouvernement français de ne pas recevoir Avigdor Lieberman, qui se rend cette semaine dans quatre capitales européennes.
Avigdor Lieberman est «connu pour son ultra-nationalisme et ses options racistes et violentes» envers les Palestiniens, rappellent-ils. En accueillant «ce ministre d'extrême droite, les autorités françaises cautionnent le pire.»
Environ 250 militants propalestiniens ont également manifesté à Paris leur «colère» contre la visite de l'ultranationaliste israélien. Bernard Kouchner a demandé à son homologue israélien «l'arrêt complet des activités de colonisation, y compris celles liées à la «croissance naturelle», conformément notamment à la feuille de route.» Il a également rappelé «qu'il ne pouvait y avoir de solution militaire à Gaza et que la situation humanitaire et économique ne pourra durablement s'améliorer que par l'ouverture permanente des points de passage.» Bernard Kouchner a aussi plaidé pour une «relance des pourparlers indirects entre la Syrie et Israël».
Enfin, «Bernard Kouchner a écouté avec attention les fortes préoccupations exprimées par Avigdor Lieberman» à propos de l'Iran. Il lui a rappelé les efforts internationaux pour une suspension des activités nucléaires sensibles iraniennes.
Alors que le président israélien Shimon Peres devait rencontrer son homologue étasunien dans la journée, le vice-président américain Joe Biden a également exhorté Israël à stopper la colonisation des territoires occupés. Tout en demandant aux Arabes «des gestes significatifs» pour mettre fin à l'isolement de l'Etat hébreu et la libération immédiate du soldat israélien Gilad Shalit.
«Israël doit travailler à une solution à deux Etats», a ajouté Joe Biden, qui s'exprimait devant l'Aipac (American Israel Public Affairs Comittee), un puissant groupe de pression pro-israélien. L'Autorité palestinienne a jugé hier «ambiguës et insuffisantes» les déclarations du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur le processus de paix devant ce même lobby.
S'exprimant lundi soir en duplex depuis Jérusalem, Benjamin Netanyahu a appelé à une «nouvelle» approche en vue de parvenir à la paix avec les Palestiniens mais n'a pas fait mention de l'objectif d'une solution à deux Etats (israélien et palestinien). Le négociateur palestinien Saëb Erakat a pour sa part affirmé que l'Autorité palestinienne exigeait la reprise des négociations de paix sur les questions fondamentales «à partir du point qu'elles avaient atteintes» sous le gouvernement de l'ancien premier ministre Ehoud Olmert, auquel Benjamin Netanyahu a succédé le 1er avril.
«Netanyahu ne fait que jouer sur les mots devant l'administration américaine. C'est de Washington que nous exigeons une réponse car le gouvernement israélien ne va pas répondre clairement», a-t-il ajouté. /ats