Vingt heures jeudi dernier au coeur de Madrid. Une longue queue s'étire devant Dona Manolita, une boutique de billets de loterie réputée sourire aux joueurs. Son bonnet enfoncé jusqu'aux oreilles, Antonio va dépenser 140 euros pour acheter sept tickets pour la loterie de Noël. "Je vais les partager avec les membres de ma famille, explique ce retraité de 66 ans. Même ma mère de 97 ans veut son ticket." Cadre dans l'automobile, David, 36 ans, passe commande de dix billets qu'il compte offrir à des clients. Car, pour les 46 millions d'Espagnols, la loterie de Noël est une véritable institution. "Presque tous les adultes y jouent. Le Gordo, comme on l'appelle ici, est inscrit dans l'ADN des Espagnols" , affirme Juan Antonio Galliardo Lopez, directeur commercial de LAE, la loterie d'État qui organise cet événement.
Un tirage chanté
D'ailleurs, malgré les 25% de chômeurs et un pouvoir d'achat en chute...