Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Il pleut toujours des obus à Donetsk malgré un cessez-le-feu conclu il y a un mois

Donetsk, bastion des indépendantistes pro-russes, a été meurtri par les bombardements ce dimanche. Un cessez-le-feu avait pourtant été conclu il y a un mois.

05 oct. 2014, 17:35
Un mois après le cessez-le-feu officiel dans l'est de l'Ukraine, les bombardements ont dimanche encore meurtri Donetsk, bastion des séparatistes pro-russes.

Un mois après le cessez-le-feu officiel dans l'est de l'Ukraine, les bombardements ont dimanche encore meurtri Donetsk, bastion des séparatistes prorusses. Alors que les combats ont redoublé d'intensité ces derniers jours, ni Kiev, ni Moscou ou les Occidentaux n'admettent que la trêve est un échec.

"Il n'y a aucun cessez-le-feu, vous entendez?", s'exclame Ekaterina Manannikova dans le centre de Donetsk après l'explosion d'une vingtaine de roquettes Grad. Le bruit de la déflagration provient du site de l'aéroport disputé par l'armée ukrainienne et les insurgés.

Kiev accuse toujours la Russie de soutenir la rébellion. Selon les autorités ukrainiennes, Moscou a envoyé des renforts en armes lourdes et soldats pour aider les rebelles à l'assaut de l'aéroport où l'armée ukrainienne semble avoir cédé du terrain.

Il y a un mois, le 5 septembre, une trêve était conclue entre Kiev et les insurgés, avec la participation de la Russie et de l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE). Après une relative accalmie, les combats se sont intensifiés récemment.

Violences

A Donetsk, un haut responsable militaire des forces séparatistes a déclaré que les insurgés ont perdu trois des leurs depuis samedi. Il a aussi fait état de 32 blessés, principalement dans des combats autour de l'aéroport de la ville,

Ces violences ont coûté la vie à deux soldats ukrainiens et en ont blessé six autres, selon les autorités, a annoncé dimanche Volodimir Poliovi, porte-parole de l'armée. Il a précisé que des affrontements ont également eu lieu autour des villes de Debaltseve et Chtchastie, deux localités situées plus à l'est en direction de la frontière russe.

Moscou et Kiev s'accusent mutuellement

Les obus s'étaient abattus ces derniers jours sur une école et un arrêt de bus à proximité de l'aéroport de Donetsk, ainsi que dans le centre-ville tuant jeudi soir un employé suisse du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Kiev et les rebelles soutenus par Moscou se rejettent la responsabilité de ces attaques.

Selon l'OTAN, des centaines de soldats russes sont toujours en Ukraine après cinq mois d'affrontements dans l'est du pays. Ces violences ont fait plus de 3300 morts et un demi-million de réfugiés et déplacés.

Regain de violences

Sur le front diplomatique, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a fait part à son homologue russe Sergueï Lavrov de son "inquiétude" face au regain de violences. Il a exhorté Moscou et les séparatistes à respecter le cessez-le-feu signé en septembre.

Selon un "mémorandum" conclu le 20 septembre par les belligérants et par la Russie, tous les combattants étrangers doivent quitter le territoire de l'Ukraine. Moscou, qui s'est emparé au printemps de la péninsule ukrainienne de Crimée, dément toutefois les accusations de Kiev et des Occidentaux selon lesquelles ses troupes combattent aux côtés des séparatistes.

Sanctions occidentales

Malgré des violations du cessez-le-feu, son maintien formel profite aux deux parties. estiment les analystes. Le président ukrainien Petro Porochenko a besoin de ce répit pour mener campagne en vue des législatives du 26 octobre. Frappée par les sanctions occidentales, la Russie profite de la trêve pour montrer sa bonne volonté.

"La société ukrainienne veut que cesse la guerre et pendant les élections les hommes politiques doivent parler de la paix qui de facto n'existe pas", souligne l'analyste ukrainien Taras Berezovets du groupe Berta communications.

Stratagème

L'Europe dépendante du gaz russe et qui a de forts liens économiques avec Moscou préfère "ne pas sanctionner davantage" la Russie, selon Iouri Romanenko du centre l'analyse politique ukrainien "Stratagème".

"Les hostilités ne sont plus aussi violentes qu'il y a un mois et la Russie a besoin de la paix pour faire lever les sanctions occidentales", souligne Andreas Umland, politologue allemand professeur de la prestigieuse université Kiev Moguila.

"Poutine ne va pas se calmer. Il changera la forme de guerre. Son plan suivant est de mener une guerre commerciale qui doit se terminer par un soulèvement à Kiev" et la chute du gouvernement pro-occidental, analyse le conseiller de M. Porochenko Iouri Loutsenko dans une interview à l'hebdomadaire allemand "Focus".

Votre publicité ici avec IMPACT_medias