Alors que de nouveaux affrontements meurtriers ont éclaté samedi en Syrie, l'opposition syrienne a affirmé soutenir les pourparlers avec le régime sur un règlement du conflit. Les Etats-Unis pourraient participer à ces tractations prévues à Astana avec la Russie, la Turquie et l'Iran.
La Turquie et la Russie ont en effet décidé d'inviter les Etats-Unis à cette conférence sur le conflit syrien prévue le 23 janvier au Kazakhstan. L'information a été transmise samedi par le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
Un peu plus tôt dans la journée, l'opposition politique syrienne a tenu des propos encourageants au terme d'une réunion à Ryad. "Le comité affirme son soutien à la délégation militaire (...) et exprime l'espoir que la réunion renforcera la trêve", a indiqué le Haut comité des négociations (HCN) qui regroupe une grande partie de l'opposition syrienne.
Le HCN a également exprimé l'espoir que la réunion "établisse la confiance" en appliquant la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU. Celle-ci concerne en particulier la levée des sièges imposés aux villes et villages, la distribution des aides et la libération des détenus.
Adoptée fin 2015, la résolution 2254 établit une feuille de route pour une solution politique au conflit syrien. Outre des négociations opposition-régime et un cessez-le-feu, le texte prévoit un gouvernement de transition et des élections.
Discussions prévues à Genève
Le HCN dit en outre "apprécier les efforts" déployés pour que les pourparlers d'Astana donnent des fruits. Il affirme qu'ils "ouvrent la voie aux discussions politiques" prévues à Genève le mois prochain.
Les négociations d'Astana sur l'avenir de la Syrie ont été annoncées fin décembre après l'instauration d'un nouveau cessez-le-feu en Syrie. Le conflit a fait plus de 310'000 morts depuis 2011.
Affrontements meurtriers
Sur le terrain, le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a lancé une offensive majeure samedi contre les secteurs prorégime de la ville assiégée de Deir Ezzor. Plus de trente combattants ont péri dans les affrontements, soit au moins 12 soldats et 20 djihadistes, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Il s'agit de l'offensive la plus importante lancée par l'EI" depuis plus d'un an, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de cette ONG basée à Londres et proche de l'opposition syrienne.
Tirs d'obus
L'agence de presse officielle SANA et une source militaire syrienne ont confirmé l'assaut. L'Observatoire et SANA ont fait en outre état de deux civils tués par des tirs d'obus contre les secteurs gouvernementaux de la ville.
La province de Deir Ezzor, frontalière de l'Irak, est la seule province de Syrie quasi totalement aux mains de l'EI. Malgré ses défaites depuis 2015, le groupe djihadiste domine l'est de la Syrie, la majeure partie de la province de Raqa (nord), et maintient une présence dans les régions d'Alep, de Damas et de Homs.
Raids sur la province d'Idleb
Sur un autre front, les raids aériens se sont multipliés sur la province d'Idleb (nord-ouest) contrôlée par des rebelles et par Fateh al-Cham (ex-branche syrienne d'al-Qaida). Ces opérations ont fait aux moins huit morts et fragilisent davantage la trêve, selon l'OSDH. Plusieurs puissants groupes rebelles sont alliés à Fateh al-Cham, ce qui complique l'application de la trêve.
Les violences ont baissé d'intensité après le début de l'application de la trêve, mais elles n'ont pas cessé. Et chaque partie accuse l'autre de violations.