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«Fureur populaire», l’air du temps d’Anouchka Wittwer

Découvrez «l’Air du temps» d’Anouchka Wittwer, journaliste à «ArcInfo».

03 juin 2020, 05:30
AirDutemps-AnouchkaWittwer

Le coronavirus aura induit le fâcheux dommage collatéral de nous faire oublier un instant que l’être humain est une bestiole nocive mue par moins d’états d’âme qu’un pangolin.

Mais ce 26 mai, cors et trompettes nous ont tiré du lit avec brutalité et remis les yeux en face des trous. Oyez oyez, chers bipèdes engourdis, ouvrez les yeux et contemplez votre engeance diabolique qui enfante des monstres et lamine les sages!

Un jour plus tôt, le visage écrasé sur l’asphalte de Minneapolis par la botte d’un barbare en uniforme, George Floyd lâchait son dernier souffle. Une expiration légère, innocente. Portée par un effet papillon, la brise a fini par démultiplier sa force de frappe et muscler sa puissance. Le Covid-19 n’a pas affaibli notre capacité à s’indigner.

Alors que sur les plateaux de télévision français, on pérorait tranquillement sur la probable implication d’une quelconque maladie respiratoire qui aurait pu jouer dans la mort de cet Afro-Américain, aux Etats-Unis, la fureur du peuple et de ses émeutes couvre toute ébauche de dialogue. Un dialogue pour quoi faire?

Dans plusieurs villes américaines, les couvre-feux ont été déployés comme cache-misère, et les soldats comme attrape-rêves. Mais au matin, Minneapolis, New York ou Seattle arborent toujours leurs couleurs de feu et de cendres épandues durant la nuit, et le cauchemar reprend de plus belle, excité par les échauffourées de la veille. Demain ne sera bientôt plus un autre jour.

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