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France: une mère jugée pour avoir assassiné huit de ses bébés

Une mère de 51 ans doit être jugée pour l'assassinat de huit de ses bébés à la naissance en France.

25 juin 2015, 15:51
marteau_juge

Le procès d'une des plus graves affaires d'infanticide jamais jugée en France s'est ouvert jeudi. Il aura la lourde tâche de saisir comment une mère a pu assassiner huits nouveaux-nés et cacher pendant plus de vingt ans son terrible secret.

Cette ancienne aide-soignante de 51 ans s'est présentée en pleurs devant la cour d'assises de Douai (nord), qui doit la juger pendant une semaine. A partir de 1989, cette femme qui souffre d'obésité depuis sa jeunesse, a dissimulé ses grossesses, accouché seule, immédiatement étranglé les nourrissons et conservé les corps près d'elle, sans que sa famille ne se doute de rien.

"Chaque fois, j'espérais que le bon Dieu fasse quelque chose, un miracle. Que quelqu'un me dise 'tiens, tu es enceinte'. Peut-être que j'aurais parlé, que ça m'aurait fait un déclic et qu'on m'aurait soignée", confiait-elle en janvier à la presse locale.

Le "déclic" a fini par survenir de l'extérieur. Le 24 juillet 2010, alors qu'il creuse pour installer un bassin dans son jardin, le nouveau propriétaire de la maison d'enfance de cette femme découvre deux cadavres de nourrissons en état de putréfaction dans des sacs plastiques. Les enquêteurs soupçonnent l'aide-soignante, qui avoue alors avoir stocké chez elle d'autres corps de bébés étranglés à la naissance, sans pouvoir dire combien. Six seront retrouvés.

Quid de l'époux et des deux filles?

Son époux, ainsi que ses deux filles, pouvaient-ils ignorer ces nourrissons, entreposés tour à tour dans le panier à linge, les placards et le garage de la maison familiale? La question a été l'un des grands volets de l'instruction avant que celle-ci ne conclue au non-lieu les concernant.

Au cours des auditions, l'aide-soignante a invoqué la crainte que les bébés soient de son propre père, avec qui elle aurait entretenu une relation incestueuse depuis l'enfance jusqu'à la mort de ce dernier en 2007. "Elle était prisonnière d'une spirale psychique. Pour elle, ses enfants n'avaient aucune identité, ils n'étaient que le fait du rapport incestueux avec le père", a déclaré son avocat, Franck Berton, à son arrivée jeudi au Palais de justice.

Les expertises ont toutefois révélé que les enfants décédés étaient tous de son époux. L'avocate compte plaider la "dénégation de grossesse". "Qu'on ne parle pas de déni de grossesse", rétorque Me Yves Crespin, avocat de l'association L'Enfant bleu - Enfance maltraitée. Pour lui, "c'est un déni d'enfant: cette femme a utilisé l'assassinat comme moyen de contraception".

Le passage à la barre des experts, qui ont divergé sur le thème pendant l'instruction, devrait être un moment clé du procès. Sera aussi questionnée la personnalité immature et complexée de l'accusée, selon une expertise.

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