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France: ouverture du procès du "dentiste de l'horreur" qui arrachait par exemple 8 dents en une intervention

Plus de 120 patients attendent depuis aujourd'hui que la justice française s'occupe du cas de Mark Van Nierop, un Néerlandais qui les a martyrisés entre 2008 et 2012. Ils parlent de "bouts de chair qui pendaient partout", de "trou énorme", de "huit dents arrachées d'un coup" ou de "dents saines dévitalisées".

08 mars 2016, 12:26
Non content de travailler très mal, le dentiste arnaquait en plus les assurances (illustration).

Mutilations, escroqueries, faux en écriture: le procès du Néerlandais Mark Van Nierop, surnommé le "dentiste de l'horreur" s'est ouvert mardi matin en France. Il est accusé d'avoir mutilé une centaine de patients entre 2008 et 2012.

Visage bouffi, cheveux poivre et sel, Jacobus - dit Mark - Van Nierop, 51 ans, a scruté la salle d'un regard inquiet en s'installant dans le box, avant de regarder fixement devant lui. Profession? "dentiste", a-t-il répondu en français au président du tribunal correctionnel de Nevers (centre), Thierry Cellier.

Arrivé au palais de justice camouflé sous une couverture, le détenu n'a pas voulu être filmé ou photographié avant l'ouverture des débats. Son avocate, Me Delphine Morin-Meneghel, a refusé de s'exprimer devant la presse.

M. Van Nierop encourt dix ans de prison et 150'000 euros d'amende. Son procès, très médiatisé, doit durer jusqu'au 18 mars.

 

Jacobus Van Nierop s'installe en 2008 à Château-Chinon, une zone rurale du centre-est de la France, où les professionnels de santé se font de plus en plus rares. L'arrivée de cet homme jovial à la carrure de rugbyman ne passe pas inaperçue.

Dès mars 2011, l'Ordre des chirurgiens-dentistes dépose plainte pour pratiques illégales, l'épouse du praticien exerçant comme prothésiste dentaire sans diplôme. La Sécurité sociale relève de son côté des problèmes récurrents de facturation. Et les plaintes de patients commencent à affluer.

Huit dents d'un coup

Sylviane Boulesteix, 65 ans, retraitée, consulte le Néerlandais en mars 2012 pour la pose d'un appareil dentaire. "Il m'a fait sept ou huit piqûres, arraché huit dents d'un coup et posé l'appareil à vif. Je pissais le sang. Pendant trois jours!", raconte-t-elle.

Bernard Hugon, métallier à la retraite de 80 ans, évoque l'arrachage d'une racine avec "des bouts de chair qui pendaient partout" et un "trou énorme" laissé béant. "J'ai fait une quinzaine de visites, il en a compté 117 à la Sécurité sociale!".

C'est également la facturation de "quinze soins" en une seule visite qui sème le "doute" chez Nicole Martin, retraitée de l'enseignement, venue consulter. "Toutes les fois, il nous faisait ce qu'il appelait 'une petit piqûre' et on était endormi, lessivé, on avait la moitié de la figure endormie pendant cinq ou six heures", raconte celle qui a eu des "dents saines dévitalisées, des dents arrachées à cause d'abcès" et s'est vu poser une couronne "trop petite".

120 victimes

Début 2013, elle constitue un "collectif dentaire" qui recensera au total 120 victimes.

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