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France: La droite française au bord de l'explosion malgré Sarkozy

Le principal parti d'opposition de droite en France, l'UMP, qui avait permis en 2007 l'élection de Nicolas Sarkozy, est menacé d'éclater à la suite d'une violente guerre des chefs. Des résultats hyper-serrés lors de l'élection d'un nouveau président et des accusations de fraudes réciproques sont à l'origine de cette crise.

25 nov. 2012, 20:04
epa03482119 Former French Prime Minister Alain Juppe, explains his position on UMP election's alleged fraud conflict during a press conference in Bordeaux, France, 22 november 2012. Juppe is trying to pull France's right wing opposition UMP party back from the brink of collapse, offering to mediate between Jean-Francois Cope and Francois Fillon. Both Fillon and Cope claim to have won the UMP presidential election for a new party leader to succeed former President Nicolas Sarkozy.  EPA/VINCENT DAMOURETTE

L'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon, a  annoncé qu'il allait porter devant la justice ordinaire sa rivalité  avec l'ambitieux Jean-François Copé pour la présidence de l'Union  pour un mouvement populaire (UMP).

Il s'agirait d'un fait sans précédent dans la vie politique  française. En 2008, l'ex-candidate à l'Elysée, Ségolène Royal,  n'était pas allée au bout de cette menace quand elle revendiquait la  direction du Parti socialiste face à Martine Aubry.

Dans un communiqué, M. Fillon, 58 ans, accuse son rival, 48 ans,  «de porter «seul désormais la responsabilité d'un échec qui touche  notre parti et compromet, au-delà, l'image de l'action politique».

Ils souhaitaient le rassemblement

Il y a encore dix jours, MM. Fillon et Copé évitaient  soigneusement les attaques frontales en tentant de mener une  campagne courtoise pour la présidence d'un parti en mal de chef  depuis le retrait de Nicolas Sarkozy après sa défaite en mai face à  François Hollande.

Leur souci était le «rassemblement» au lendemain de la  consultation des quelque 300'000 adhérents appelés aux urnes.

Mais le scénario a dérapé, sur fond de résultats hyper-serrés,  d'accusation de fraudes réciproques et de fractures politiques  profondes.

Partisan d'une «droite décomplexée», M. Copé a été proclamé lundi  soir vainqueur par la marge infime de 50,03% (98 voix d'avance sur  plus de 174'000 votants).

Résultat contesté par Fillon

M. Fillon a contesté ce résultat, parce que la commission  d'organisation du scrutin avait oublié de compter des bulletins des  Départements d'Outre-mer.

«Je saisirai la justice pour rétablir la vérité des résultats et  rendre la parole aux militants», a annoncé dimanche soir François  Fillon. La jurisprudence semble lui donner quelques espoirs,  puisqu'il est courant qu'un scrutin très serré, joué à quelques  dizaines ou centaines de voix, soit annulé en cas d'allégations de  fraude.

Jean-François Copé s'en remet pour sa part à une commission de  recours interne, que les pro-Fillon ont quittée dimanche matin au  bout d'un peu plus d'une heure de réunion.

Médiation avortée

La rivalité entre les deux hommes, avec pour enjeu une éventuelle  candidature à l'élection présidentielle de 2017, a atteint un  possible point de non-retour avec l'échec et la fin de la médiation  de l'ex-ministre des Affaires étrangères Alain Juppé dimanche en  début de soirée.

Sortant de sa réserve, l'ex-président Nicolas Sarkozy s'était  pourtant dit «favorable à toute initiative qui peut permettre de  régler la situation», avait indiqué dimanche son entourage. «Nicolas  Sarkozy et Alain Juppé sont en contact téléphonique», a-t-on ajouté.

Habituel franc-tireur de l'UMP, le député Lionel Tardy a été le  premier a envisager «une scission» au sein du groupe UMP à  l'Assemblée nationale, principal groupe d'opposition. «Personne  n'imagine une scission», a répondu le président du groupe, Christian  Jacob, un ami de Jean-François Copé.

Retour aux urnes évoqué

71% des Français et 67% des sympathisants UMP estiment que ce  serait «une bonne chose» de refaire l'élection, selon un sondage  Ifop pour le Journal du Dimanche auprès d'un échantillon de 1.005  personnes âgées de 18 ans et plus.

La présidente du Front national (extrême droite), Marine Le Pen,  18% à la dernière élection présidentielle, a parlé dimanche du  «crash» de l'UMP.

«La véritable opposition, sereine, tranquille, tolérante et  ouverte, c'est l'UDI», a déclaré cette semaine le nouveau président  du parti centriste UDI Jean-Louis Borloo.

Cette situation confuse complique le travail des diplomates en  poste à Paris, de l'avis de l'un d'eux: «Essaie d'expliquer à mon  gouvernement ce qui arrive au sein de l'UMP. Pas évident!», a tweeté  vendredi l'ambassadeur de Suède à Paris Gunnar Lund sur son compte  @AmbassadeurSE.

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