Une mère accusée de la plus grave affaire d'infanticide jamais jugée en France a été condamnée jeudi à neuf ans de prison. Elle a été reconnue coupable du meurtre de huit de ses nouveaux-nés par la cour d'assises de Douai (nord).
La peine prononcée est inférieure de moitié aux 18 ans requis la veille par l'avocat général. Les jurés, après cinq heures de délibéré, n'ont pas retenu la préméditation pour le premier infanticide mais ont souligné un "dessein arrêté" pour les suivants.
Ils ont aussi reconnu l'existence d'une altération du discernement de l'accusée, une ancienne aide-soignante âgée de 51 ans.
A l'énoncé du verdict, la condamnée a été longuement enlacée par son mari et ses deux filles.
Plusieurs pays évoqués
Les avocats de la défense avaient eux mis en avant jeudi matin la "détresse" d'une femme dominée par des troubles névrotiques pour appeler les jurés à juger l'accusée "selon sa pathologie".
Ils avaient rappelé les précédents dans d'autres pays comme la Suisse, la Finlande ou le Royaume-Uni, où des peines contre des femmes coupables d'infanticides après un déni de grossesse se réduisaient parfois à de la prison avec sursis.
La prévenue encourait théoriquement la réclusion criminelle à perpétuité pour les crimes qui lui étaient reprochés.
Son procès, entamé le 25 juin, avait connu un spectaculaire rebondissement lundi, lorsqu'elle avait avoué lundi ne jamais avoir été violée par son père, contrairement à ce qu'elle avait affirmé durant l'instruction pour expliquer ses actes.