Landis a demandé l'analyse de l'échantillon «B» qui sera pratiquée dans le même laboratoire, à Châtenay-Malabry. S'il était convaincu de dopage, Landis serait le premier vainqueur dans l'histoire du Tour à être déclassé après l'arrivée.
Phonak a précisé dans un communiqué qu'en application du code éthique signé par les équipes du ProTour, le coureur n'est plus aligné en course jusqu'à ce que son cas soit éclairci. Il encourt un licenciement si l'analyse de l'échantillon «B» confirme le premier résultat. «Aujourd'hui, je reste confiant jusqu'à l'analyse «B» et toutes les études qui pourront être faites, a précisé John Lelangue, manager de Phonak. Nous nous prononcerons sur ce cas quand nous connaîtrons les résultats de la contre-expertise. Pour l'instant, c'est une déception pour l'équipe, pour l'image du vélo et pour l'image du Tour.» Il s'agit du septième cas de dopage dans l'existence de cette équipe depuis 2004. L'un des directeurs sportifs de la formation suisse, René Savary, craint que iShares, le nouveau sponsor de ce team renonce à entrer dans le cyclisme.
Mercredi, l'Union cycliste internationale (UCI) avait annoncé qu'un contrôle antidopage pratiqué pendant le Tour avait donné lieu à un «résultat anormal», sans citer le nom du coureur en cause ni la substance incriminée.
Le coureur américain est le premier maillot jaune à être déclaré positif à un contrôle classique (urinaire) depuis l'Espagnol Pedro Delgado en 1988. Mais Delgado n'avait pas été sanctionné, le médicament (probénécide) retrouvé dans ses urines n'étant pas interdit à l'époque par le règlement cycliste qui différait de la liste du CIO.
En revanche, les derniers vainqueurs du Tour ont été touchés un jour ou l'autre par la suspicion. L'Allemand Jan Ullrich, vainqueur en 1997, est impliqué dans l'enquête actuellement en cours sur un réseau présumé de dopage sanguin en Espagne. Son suivant au palmarès, l'Italien Marco Pantani (1998), a été exclu du Giro 1999 à cause d'un hématocrite hors norme.
Quant à l'Américain Lance Armstrong, qui a toujours nié s'être dopé, il a été accusé l'an passé à propos de la première de ses sept victoires (1999) sur la base d'échantillons qui contiendraient de l'EPO.
Le règlement antidopage de l'UCI prévoit qu'une infraction «en relation avec un contrôle en compétition conduit automatiquement à l'annulation des résultats individuels obtenus lors de cette compétition», à moins que le coureur parvienne «à établir qu'il n'a commis aucune faute ou négligence» et que ses résultats n'ont pas été influencés par cette violation.
Le Code mondial antidopage, qui a été signé par l'UCI, fixe à deux ans, sauf cas particuliers, la période de suspension pour une violation du règlement antidopage.
Au classement final, dimanche dernier, Floyd Landis a précédé l'Espagnol Oscar Pereiro, l'Allemand Andreas Klöden et l'Espagnol Carlos Sastre. Oscar Pereiro a déclaré: «Je préfère rester deuxième et que ce contrôle positif ne se confirme pas. C'est une mauvaise nouvelle pour le cyclisme. Personne n'a envie de gagner une course de cette manière.»
Le nouveau directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, a fait part d'«une réaction de tristesse». Il a affirmé que cette nouvelle affaire n'entamait en rien sa volonté de lutter contre le dopage. «On a envie de se battre. Nous avions dit que nous avions gagné une bataille, mais pas la guerre. On ne lave pas plus blanc que blanc et il y aura encore des moments difficiles à passer, a-t-il dit. Mais cela prouve que l'étau se resserre. Notre volonté est intacte. Il va falloir être fou pour continuer à tricher.» / si