Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi avoir déclassifié une note confidentielle rédigée par un élu républicain critiquant l'attitude du FBI, ouvrant la voie à sa publication par le Congrès. Ce que le parlement a aussitôt fait.
La note de quatre pages accuse plus précisément le FBI et le ministère de la Justice de parti-pris à son encontre dans le cadre de l'enquête sur l'ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016. C'est la commission du Renseignement de la Chambre des représentants américaine qui l'a publiée dans la foulée.
"Elle a été déclassifiée, nous verrons ce qui se passera", a-t-il affirmé depuis le Bureau ovale, ignorant les mises en garde du patron du FBI contre une telle initiative. "Ce qui se passe dans notre pays est une honte (...) Beaucoup de gens devraient avoir honte", a-t-il encore dit, sans citer de noms.
Interrogé spécifiquement sur le sort du numéro deux du ministère de la Justice, Rod Rosenstein, qui joue un rôle crucial dans l'enquête russe dans la mesure où le ministre Jeff Sessions s'est récusé sur ce dossier, M. Trump a laissé planer le doute.
FBI pas favorable
Christopher Wray, actuel directeur du FBI nommé par M. Trump, a clairement indiqué qu'il n'était pas favorable à cette publication. Le ministère de la Justice a lui aussi fait part de ses réserves notamment pour des raisons de sécurité et le risque de dévoiler des méthodes de collecte du renseignement.
La note - encore inédite - a été rédigée par le controversé président républicain de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, Devin Nunes, contre l'avis des membres démocrates de sa commission, à partir d'informations secrètes. L'objet: les écoutes mises en place par le FBI contre un membre de l'équipe de campagne Trump en 2016, dans le cadre des investigations sur les actions russes.
L'enquête russe menée par le procureur spécial Robert Muller est issue de celle sur la Russie effectuée par le FBI après le limogeage par Donald Trump de son directeur James Comey tandis que l'attorney general (ministre de la Justice) Jeff Sessions se récusait de l'enquête. La Russie dément être intervenue dans la campagne présidentielle. Donald Trump, qui a accusé Robert Muller et ses services de mener une chasse aux sorcières, a nié toute collusion avec la Russie ou vouloir faire obstruction à la justice.
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