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Etats-Unis: condamnée à 15 mois de prison pour avoir poussé son petit ami au suicide

Une jeune femme de 20 ans a été condamné jeudi à deux ans et demi prison par un tribunal pour enfants du Massachusetts, dans le nord-est des Etats-Unis, pour avoir poussé son petit ami au suicide. Les faits datent de juillet 2014.

04 août 2017, 07:20
Le juge Lawrence Moniz avait estimé que le comportement de la jeune femme, qui a refusé de témoigner lors de son procès, était "vicieux et dangereux" et avait "causé la mort" de son petit ami. Mi-juin, il l'a déclarée "coupable du chef d'accusation d'homicide involontaire".

Une jeune femme de 20 ans qui avait poussé son petit ami au suicide a été condamnée jeudi à deux ans et demi de prison (30 mois) par un tribunal pour enfants de Taunton (Massachusetts, nord-est). Elle passera la moitié en prison et les 15 autres mois sous le régime de la liberté conditionnelle, a indiqué le juge Lawrence Moniz.

Dans la foulée, la défense a indiqué que la jeune femme souhaitait faire appel et obtenu du magistrat que l'exécution de la peine soit suspendue jusqu'à l'issue du procès en appel. Celle-ci reste donc libre.

Dans sa décision, le juge Moniz a souligné que l'affaire était jugée devant une juridiction pour mineurs ce qui nécessitait, selon lui, de parvenir à un "équilibre" dans la décision, "entre la réhabilitation" et "la sanction pour les actions" commises.

Il n'a ainsi pas suivi les réquisitions du ministère public, qui demandait entre 7 et 12 ans d'emprisonnement, même si la jeune femme n'était, le jour des faits, qu'à trois semaines de son 18ème anniversaire, seuil de la majorité pénale dans le Massachusetts.

 

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Ordre de passer à l'acte

La victime, un jeune homme de 18 ans, avait été retrouvé mort dans sa camionnette, le 12 juillet 2014.

Durant plusieurs semaines, sa petite amie lui avait envoyé des dizaines de textos pour le convaincre d'en finir. Elle avait régulièrement mis en doute sa détermination à passer à l'acte et lui laissait entendre que ses parents n'en seraient pas affectés outre mesure. Le jour des faits, elle avait ordonné, par téléphone, à la victime, garée sur le parking d'un supermarché, de passer à l'acte à l'aide d'une pompe pour remplir son véhicule de monoxyde de carbone.

Lors de la conversation, enregistrée et retransmise lors du procès, la jeune femme lui ordonne de retourner dans le véhicule, ce qu'il fait. Tandis que la communication se poursuit, elle l'entend commencer à tousser, se sentir mal, mais ne prévient personne, ni la police, ni sa famille dont elle a pourtant les coordonnées.

 

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Jurisprudence

Le juge Lawrence Moniz avait estimé que le comportement de la jeune femme, qui a refusé de témoigner lors de son procès, était "vicieux et dangereux" et avait "causé la mort" de son petit ami. Mi-juin, il l'a déclarée "coupable du chef d'accusation d'homicide involontaire".

Le verdict de culpabilité a surpris, en partie parce que l'Etat du Massachusetts n'a pas, contrairement à d'autres Etats américains, de loi pénalisant l'encouragement au suicide. Pour certains experts juridiques, l'issue du procès pourrait faire jurisprudence.

"Il est possible que cette affaire incite d'autres procureurs à poursuivre pour homicide involontaire un médecin, par exemple, qui aurait conseillé un patient en phase terminale, mais ce serait une application dangereuse car cela reviendrait à ignorer ce qu'a dit le tribunal du Massachusetts", a prévenu David Rossman, professeur à l'école de droit de la Boston University.

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