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Espagne: les députés redisent "non" à un nouveau gouvernement Rajoy

Le conservateur Mariano Rajoy, au pouvoir depuis 2011, a essuyé un nouveau refus des députés espagnols qui ne veulent plus lui accorder leur confiance.

02 sept. 2016, 21:21
Par 180 voix contre et 170 pour, les députés ont rejeté un deuxième gouvernement Rajoy.

Les députés espagnols ont de nouveau refusé vendredi soir la confiance au conservateur Mariano Rajoy. Les partis politiques espagnols ont maintenant deux mois pour mettre fin à une crise politique sans précédent en 40 ans.

Mariano Rajoy n'a obtenu que 170 voix pour son maintien au pouvoir, exactement comme mercredi. Sans surprise, les 180 autres députés ont voté contre lui, ouvrant un délai de moins de deux mois, jusqu'au 31 octobre, pour que les partis tentent encore une fois de former un gouvernement, ce qu'ils ne parviennent pas à faire depuis fin 2015.

M. Rajoy pourrait éventuellement être à nouveau candidat à l'investiture, tout comme le dirigeant socialiste Pedro Sanchez.

"Politique du non"

Le conservateur sortant a plaidé en vain pour que ses adversaires socialistes le laissent gouverner. "Si vous persistez dans votre politique du non, non, non et non, permettez au moins qu'en Espagne se forme un gouvernement", a-t-il lancé aux socialistes.

M. Rajoy a été soutenu par ses élus et les libéraux de Ciudadanos. Il a accusé le dirigeant socialiste Pedro Sanchez d'utiliser les "prétextes habituels pour dissimuler le désir peu avouable de nouvelles élections".

Et lui qui se vante avant tout d'avoir favorisé le retour de la croissance et la baisse du chômage a insisté sur l'idée que la poursuite de la paralysie aurait "un coût" que paieraient l'ensemble des Espagnols et l'économie.

Alliance à trouver

Pedro Sanchez a lié ce rejet d'un 2e gouvernement de M. Rajoy aux nombreuses "affaires de corruption" ayant impliqué des membres de son parti, le Parti Populaire (PP). Il a aussi accusé M. Rajoy de s'être servi de la crise économique de 2008 pour mener une politique ultralibérale et ainsi "démanteler le système de protection sociale".

M. Sanchez s'est cependant adressé aux partis "du changement", Ciudadanos et Podemos, en disant: "Si nous agissons tous, nous trouverons une solution et le groupe parlementaire socialiste en fera partie". En début d'année, il leur avait déjà proposé cette alliance, en vain.

Ras-le-bol généralisé

A Madrid, des Espagnols interrogés vendredi se montraient exaspérés. "Ca suffit", "nous sommes la risée du monde entier", assurait un employé dans une grande banque et électeur de Ciudadanos.

Une électrice socialiste avouait pour sa part ne pas savoir si elle retournerait aux urnes: "Les gens en ont ras-le-bol". Elle a toutefois jugé logique la position du PSOE (socialiste) puisque ses électeurs voulaient "faire barrage au PP".

Le blocage politique dure depuis que deux nouveaux partis ont bouleversé le jeu politique fin 2015, en entrant en force au parlement: Podemos à gauche et Ciudadanos au centre-droit.

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