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Ebola: quatre personnes hospitalisées en Espagne, inquiétudes en Europe

Les autorités sanitaires espagnoles annoncent mardi que quatre personnes, dont l'infirmière contaminée par le virus Ebola et son mari, sont hospitalisées en Espagne. L'inquiétude grimpe en Europe.

07 oct. 2014, 18:45
L'infirmière est traitée à l'hôpital Carlos III de Madrid, en Espagne.

La crainte d'une propagation du virus Ebola gagnait mardi l'Europe, après un premier cas de contagion en Espagne qui a suscité une demande immédiate d'explication de la Commission européenne. A Madrid, quatre personnes, dont l'infirmière contaminée par le virus et son mari, sont désormais hospitalisées.

Les deux autres personnes concernées sont un voyageur rentré d'un des pays d'Afrique de l'Ouest touchés par l'épidémie et un autre membre du personnel de santé, selon des sources hospitalières.

L'infirmière de l'hôpital madrilène, dont les tests se sont révélés positifs, lundi, était partie en congé le 26 septembre, au lendemain du décès du père Manuel Garcia Viejo, un prêtre de 69 ans contaminé en Sierra Leone par le virus. Elle est restée à Madrid durant ses congés et a commencé à se sentir mal le 30 septembre.

Elle est actuellement soignée à l'aide d'anticorps provenant d'anciens patients infectés et a été transférée vers le même hôpital de La Paz-Carlos III où avaient été soignés les deux missionnaires contaminés. Son mari est également placé en quarantaine à l'hôpital. La trentaine de personnes qui travaillaient avec elle sont désormais suivies par les autorités sanitaires, de même que le personnel qui a été en contact avec elle à l'hôpital d'Alcorcon.

Critiques des oppositions et des syndicats

Dans la capitale espagnole, l'inquiétude et l'incrédulité régnaient après l'annonce de cette contamination, en dépit de toutes les mesures de sécurité officiellement mises en place. Opposition et syndicats ont tiré mardi à boulets rouges sur le gouvernement espagnol. Ils dénoncent un "échec national", lié selon eux à diverses "failles" dans le protocole sanitaire.

La Commission européenne a pour sa part officiellement demandé des "éclaircissements" à l'Espagne, sur ce qui a rendu possible cette première contamination hors d'Afrique. Pour son porte-parole, Frédéric Vincent, "il y a évidemment eu un problème quelque part".

"Les Etats membres de l'UE sont censés avoir mis en place des procédures nationales précises et coordonnées au niveau bruxellois pour prévenir l'entrée du virus sur le territoire européen", a-t-il rappelé. Malgré ce cas, "il n'y a pas d'inquiétude" à la Commission, la propagation du virus Ebola "en Europe reste hautement improbable", a estimé M. Vincent.

"Nouveaux cas inévitables"

Même discours ou presque de la part de la directrice pour l'Europe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Zsuzsanna Jakab: "L'apparition de nouveaux cas de fièvre Ebola en Europe est presque inévitable mais le continent est bien préparé face à la maladie".

Cela dit, la moindre erreur dans les unités de soins intensifs peut être fatale, selon le professeur Peter Piot, qui préside un nouveau groupe chargé de coordonner le travail des scientifiques sur l'Ebola. Il faut observer une discipline très stricte, a-t-il insisté mardi à Genève.

En Europe toujours, une femme médecin norvégienne employée par Médecins sans frontières (MSF) et infectée par le virus lors d'une mission en Sierra Leone a été rapatriée mardi à Oslo où elle va être traitée.

Aux Etats-Unis, le président Barack Obama, qui a de nouveau appelé à la mobilisation mondiale, a jugé lundi "extrêmement faibles" les risques d'une épidémie d'Ebola dans son pays. Il a affirmé que la qualité du système de santé empêcherait le développement de l'épidémie.

La fièvre hémorragique virale qui sévit en Afrique de l'Ouest (Liberia, Sierra Leone, Guinée) a fait 3439 morts sur 7478 cas enregistrés dans la région depuis le début de l'année, selon le dernier bilan de l'OMS, arrêté au 1er octobre.

Fièvre Marburg

Cette flambée, la plus grave depuis la découverte du virus en 1976, a conduit l'OMS à déclarer le 8 août la lutte contre Ebola comme "une urgence sanitaire mondiale". A cette épidémie ouest-africaine, s'ajoute un foyer d'Ebola dans une zone reculée de la République démocratique du Congo (RDC) et plusieurs cas suspects de la fièvre hémorragique de Marburg en Ouganda.

Dans ce pays d'ailleurs, trois personnes suspectées d'avoir été contaminées par le virus de Marburg - de la même famille que celui d'Ebola - ont été isolées, a annoncé mardi le ministère de la Santé. Nonante-neuf autres personnes ayant été en contact avec une victime de ce virus sont en outre sous surveillance, tous en bonne santé.

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