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Dilma Rousseff, l'inconnue qui devrait succéder à Lula

Au sommet de sa popularité après huit ans de pouvoir, le président Luiz Inacio Lula da Silva - Lula pour les Brésiliens - est en passe de remporter sa dernière bataille politique: faire élire dimanche son successeur, l'inconnue Dilma Rousseff, donnée grande gagnante par tous les sondages.

29 sept. 2010, 12:16

Au sommet de sa popularité après huit ans de pouvoir, le président Luiz Inacio Lula da Silva est en passe de remporter sa dernière bataille politique: faire élire dimanche son successeur, l'inconnue Dilma Rousseff, l'ancienne cheffe du gouvernement de gauche de Lula, donnée grande gagnante par tous les sondages. Technocrate sans charisme, mais à la réputation de «dame de fer», celle que les Brésiliens appellent simplement «Dilma» a toutes les chances de devenir la première femme à diriger ce pays de 195 millions d'habitants en plein boom économique avec une croissance prévue de plus de 7% en 2010, la plus forte en 24 ans.

La seule incertitude semble être est de savoir si cette ex-guérillera de 62 ans, emprisonnée pendant deux ans et torturée sous la dictature, sera élue dès le premier tour. Selon les derniers sondages, elle obtient entre 49% et 51% des intentions de vote face à son principal adversaire, le social-démocrate et ex-gouverneur de Sao Paulo, Jose Serra, 68 ans, loin derrière (24% à 28%). La candidate des Verts et ex-ministre de l'Environnement de Lula, Marina Silva, 52 ans, qui se hisse à la troisième place avec 10% à 13% des intentions de vote, a joué les trouble-fête mais sans réussir à s'imposer.

Quelque 135,8 millions d'électeurs sont appelés dimanche aux urnes pour élire le 36e président du Brésil et devront y retourner le 31 octobre en cas de second tour. Le vote est obligatoire. Les Brésiliens vont aussi choisir leurs 517 députés, les deux tiers du Sénat et leurs 27 gouverneurs. «Faire élire Dilma est ma priorité, parce qu'un bon gouvernement doit conduire son successeur à la victoire pour assurer la continuité des programmes mis en route», avait clamé Lula en février devant les militants de son Parti des Travailleurs. La Constitution ne permet pas au président sortant de briguer un troisième mandat consécutif.

Même les scandales et les accusations de trafic d'influence, qui ont forcé une importante ministre à démissionner dans les derniers jours de la campagne, n'ont pas bénéficié à Jose Serra. Cet ancien ministre de la Santé estimé pour son combat contre le sida mais jugé terne, a vu au fil des semaines son large avantage initial s'effondrer dans les sondages.

Après avoir déjà échoué face à Lula en 2002, puis passé son tour en 2006, le social-démocrate a une nouvelle fois retrouvé sur son chemin l'ancien ouvrier métallurgiste. Car le très populaire Lula a quotidiennement sillonné le pays pour soutenir son ex-ministre chef du gouvernement qui se présente pour la première fois à une élection. Dilma n'a pas ménagé non plus ses efforts pour séduire les électeurs: elle s'est soumise à une chirurgie esthétique pour adoucir son visage, elle a changé de coiffure, de style vestimentaire et a ôté ses grosses lunettes.

L'avenir de Lula, qui quittera le pouvoir le 1er janvier à 64 ans, reste incertain. Revenir en 2014? Diriger un organisme international? Dans les deux cas, il a récusé l'idée. Sa seule ambition, a-t-il assuré, est de «populariser» les politiques sociales menées au Brésil auprès de pays africains. CDO /afp

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