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Deux gardes à vue dans l'affaire Tapie

L'affaire Bernard Tapie a pris un tour nouveau en France avec le placement en garde à vue de l'avocat de l'homme d'affaires et d'un juge du tribunal arbitral qui lui a octroyé 403 millions d'euros.

28 mai 2013, 14:40
Bernard Tapis a répété dans de nombreux médias depuis vendredi qu'il n'avait plus d'ambitions politiques et qu'il avait tourné la page.

Les enquêteurs soupçonnent l'avocat de Bernard Tapie d'avoir eu des liens professionnels anciens avec le juge du tribunal arbitral.

Ces actes interviennent après l'audition, jeudi et vendredi, de l'ancienne ministre de l'Economie Christine Lagarde, qui avait choisi en 2007 de solder par un arbitrage privé le litige judiciaire. La directrice général du Fonds monétaire international (FMI) a été placée sous le statut de témoin assisté.
 
Pierre Estoup, l'un des trois juges du tribunal privé, qui a soldé en 2008, le litige opposant Bernard Tapie au Crédit Lyonnais sur la cession d'Adidas, est en garde à vue depuis lundi matin, a-t-on appris mardi de source proche de l'enquête.
 
L'avocat de l'homme d'affaires, Maurice Lantourne, a de son côté été placé en garde à vue mardi, a-t-elle indiqué, confirmant une information de Mediapart.
 
Livre dédicacé
 
Les enquêteurs soupçonnent Pierre Estoup, magistrat à la retraite âgé de 86 ans, d'avoir eu des liens professionnels anciens avec Maurice Lantourne, l'avocat de Bernard Tapie.
 
L'Express.fr a assuré lundi que lors d'une perquisition effectuée le 14 mai dans l'un des domiciles de Pierre Estoup, les policiers auraient saisi un livre dédicacé par Bernard Tapie le 10 juin 1998. L'homme d'affaires y louerait le "courage" du président Estoup et l'assurerait de son "infinie reconnaissance".
 
Pour l'hebdomadaire, cette dédicace tendrait à confirmer que l'homme d'affaires connaissait Pierre Estoup avant qu'il ne soit désigné arbitre, contrairement à ce qu'il a affirmé le 23 mai sur Europe 1.
 
Des zones d'ombres
 
En 2011, un rapport de la Cour des comptes avait révélé plusieurs zones d'ombre, soulignant que certains fonctionnaires avaient émis des réserves sur le recours à l'arbitrage dès février 2007. Il s'interrogeait sur le choix des trois arbitres et tiquait aussi sur la notion de "préjudice moral".
 
Le tribunal arbitral avait condamné en juillet 2008 le Consortium de réalisation (CDR), structure créée en 1995 pour gérer le passif du Crédit lyonnais après sa quasi-faillite, à verser à Bernard Tapie 285 millions d'euros d'indemnités, dont 45 millions à titre de préjudice moral (403 millions d'euros avec les intérêts).
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