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Désabusés, les Médecins sans frontières quittent la Somalie

Les nombreuses attaques visant les équipes de Médecins sans frontières en Somalie poussent l'association à quitter ce terrain. 1500 membres sont concernés par cette décision.

14 août 2013, 14:36
Deux collaboratrices de MSF lors de leur descente d'avion en juillet 2013. Elles avaient été kidnappées au Kenya par des rebelles somaliens.

Médecins sans frontières (MSF) met un terme à tous ses programmes en Somalie. Cette décision a été prise faute de garanties minimales de sécurité, à la suite d'agressions sur les équipes de l'ONG médicale.

Les groupes armés et les dirigeants civils, en soutenant et en tolérant les violentes attaques contre MSF empêchent les garanties minimales de sécurité indispensables au maintien de ses activités, a expliqué mercredi l'ONG. 

"En choisissant de tuer, d’attaquer et de menacer les humanitaires, des groupes armés et les dirigeants civils qui tolèrent leurs actions, ont scellé le sort de nombreuses vies en Somalie", a déclaré le Dr Unni Karunakara, président de MSF International.

"Nous partons parce que la situation a créé un déséquilibre insoutenable entre les risques auxquels nos équipes sont confrontées et notre capacité à fournir une assistance aux victimes", a-t-il expliqué.

Certains acteurs, présents principalement dans le sud de la Somalie, ont joué un rôle dans les abus contre les équipes MSF, soit par une participation directe, soit par une approbation tacite, selon l'ONG basée à Genève. Dans ce contexte, ils privent des centaines de milliers de civils somaliens de l'aide humanitaire.

Plus de 1500 employés

Après une présence continue en Somalie depuis 1991, MSF ferme la totalité de ses programmes médicaux en Somalie, à Mogadiscio, Afgooye, Daynille, Balad, Galkayo, Jilib, Jowhar, Kismayo, Marere, et Burao. Plus de 1500 employés assuraient des soins de santé primaire gratuits, le traitement de la malnutrition et la santé maternelle.

En 2012, les équipes MSF ont réalisé plus de 624'000 consultations et 41'000 hospitalisations. Elles ont soigné plus de 30'000 enfants malnutris, vacciné 58'600 personnes et réalisé 7300 accouchements.

Incidents récents

Les incidents les plus récents sont l’assassinat brutal de deux délégués à Mogadiscio en décembre 2011 suivi de la libération anticipée du tueur condamné; ainsi que l’enlèvement de deux personnes dans les camps de réfugiés de Dadaab au Kenya détenues dans le sud de la Somalie et relâchées après 21 mois de captivité. Depuis 1991, quatorze autres volontaires ont été tués et l'organisation a subi des dizaines d'attaques contre son personnel, ses ambulances et ses infrastructures médicales.

"Au final, les civils en Somalie vont payer le prix fort", a déploré le Dr Karunakara. "Une grande partie de la population n'a jamais connu le pays sans guerre ou sans famine. Elle reçoit déjà beaucoup moins d'aide que nécessaire. Les groupes armés ciblant l'aide humanitaire et les dirigeants civils tolérant ces abus privent le peuple somalien du peu d’accès aux soins médicaux disponibles", a-t-il regretté.

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