Des témoins au secours de Julian Assange

09 févr. 2011, 04:15

Lors de ce qui devait être le dernier jour de l'examen par la justice britannique de la demande d'extradition par la Suède de Julian Assange, ses avocats ont appelé hier à Londres en renfort plusieurs témoins, dont un ancien magistrat, qui ont dénoncé les méthodes du parquet suédois. La procédure se poursuivra vendredi.

La Suède réclame l'extradition du fondateur du site WikiLeaks pour l'interroger sur la plainte de deux jeunes femmes qui l'accusent de les avoir forcées à avoir des relations sexuelles non protégées. Appelé en premier à la barre par la défense, Sven Erik Alhem, un ancien procureur, aujourd'hui chroniqueur judiciaire en Suède, a déclaré ne pas «très bien comprendre pourquoi Julian Assange ne pourrait pas être entendu ici (en Grande-Bretagne), si les autorités britanniques sont d'accord». Les représentants de la partie suédoise rétorquent que le parquet a vainement tenté à plusieurs reprises en septembre et en octobre de contacter Assange pour programmer un interrogatoire en Suède. La défense conteste ce point.

L'ancien magistrat s'est aussi étonné que le nom d'Assange ait été mis sur la place publique contrairement aux usages, alors qu'il n'est même pas inculpé. Un argument repris par l'avocat suédois d'Assange, Bjorn Hurtig, qui a accusé la police et le parquet suédois d'avoir «depuis le début» jeté en pâture des informations aux medias. Toute la stratégie des défenseurs d'Assange consiste à convaincre la justice britannique de l'illégalité de la demande d'extradition et de l'invalidité des accusations de viol.

L'Australien, âgé de 39 ans, a toujours assuré que les jeunes femmes étaient consentantes. Et pour ses partisans, leurs accusations relèvent d'un complot pour museler celui qui est à l'origine de la divulgation ces derniers mois de dizaines de milliers de documents officiels. /ats-afp