«Je ne pouvais pas ne pas le faire», a affirmé Michael Hayden, en référence à la décision personnelle prise en octobre 2001 concernant ce programme. Selon lui, le programme est légal, vise uniquement les communications d'«Al-Qaïda» et est «surveillé étroitement» en interne pour éviter tout risque d'abus.
«Les gens qui gèrent ce programme pensent, selon moi, à raison qu'il contribue de manière substantielle à la sécurité de la république», a martelé le général.
Pressé de questions par les sénateurs, il a admis que les activités de la NSA posaient un problème concernant la protection de la vie privée mais que l'agence s'efforçait de maintenir un équilibre avec les besoins de sécurité.
Il a obtenu le soutien du président de la commission sénatoriale, le républicain Pat Roberts, qui a jugé le programme d'écoutes «légal» et «nécessaire». Hayden, 61 ans, a été choisi la semaine dernière par le président Bush pour diriger la CIA, après la démission surprise de Porter Goss. Sa nomination doit être approuvée par le Sénat. Le processus de confirmation intervient en pleine controverse sur les activités de la NSA. Le quotidien «USA Today» a affirmé récemment que la NSA collectait en secret des relevés d'appels téléphoniques passés par des dizaines de millions d'Américains grâce à la collaboration des opérateurs de télécommunications.
L'administration Bush n'a ni confirmé ni démenti ces informations qui sont venues s'ajouter aux révélations du «New York Times» en décembre sur l'existence d'un programme de la NSA pour écouter des appels téléphoniques entre les Etats-Unis et l'étranger. Le président Bush avait reconnu l'existence de ce programme mais avait assuré qu'il était légal.
Concernant la CIA, le général a promis de tirer les leçons des erreurs commises par l'agence de renseignement sur les armes de destruction massive supposées détenues par l'ancien président irakien Saddam Hussein.
«Je prends très au sérieux les leçons (...) de votre enquête sur les renseignements avant la guerre contre l'Irak sur les armes destruction massive», a-t-il dit aux sénateurs.
Il a admis qu'il avait été «mal à l'aise» à l'époque avec l'affirmation du Pentagone selon laquelle Saddam Hussein avait des liens avec Al-Qaïda. La nomination du général Hayden a suscité des inquiétudes chez des parlementaires sur son indépendance à l'égard du pouvoir et sur ses liens avec le Pentagone qui a une influence croissante dans le renseignement. / ats-afp