Le président français a été reçu par le numéro un libyen Mouammar Kadhafi. Les responsables des deux pays ont ensuite signé un mémorandum d'accord sur le nucléaire civil. Il prévoit la fourniture d'un réacteur nucléaire pour permettre à la Libye de désaliniser de l'eau de mer. Un accord-cadre de partenariat et un accord de coopération en matière de défense et d'industrie de défense a également été paraphé, de même qu'un accord de coopération dans le domaine de la recherche scientifique, un autre dans celui de l'enseignement supérieur et un programme triennal de mise en ?uvre de la coopération culturelle, scientifique et technique. Les deux Etats devaient aussi signer un accord de partenariat militaro-industriel.
Cette visite est la première illustration de la normalisation promise des relations entre Tripoli et l'Union européenne, scellant un retour libyen sur la scène internationale amorcé il y a quelques années. La Libye a longtemps été au ban des nations, accusée de soutenir le terrorisme et d'être responsable des attentats contre un avion américain à Lockerbie (270 morts en 1988) et un avion français au-dessus du Niger (170 morts en 1989).
Un premier rapprochement avait été permis par l'extradition des suspects libyens dans l'attentat de Lockerbie et la renonciation de la Libye à tout programme de destruction massive. La normalisation apparaît pleine de promesses pour les entreprises françaises (pétrole, gaz, nucléaire, banque) dans un pays qui ouvre ses portes aux investisseurs et tente de rattraper son retard après une décennie d'embargo. Nicolas Sarkozy compte ainsi lancer une «coopération tous azimuts, dans tous les domaines» avec la Libye, un «acteur stratégique» du pourtour méditerranéen.
Au menu des discussions devaient également figurer le projet d'Union méditerranéenne lancé par le président français, l'immigration illégale dont la Libye est devenue une plaque tournante, ou le conflit du Darfour, les deux pays étant activement impliqués dans la recherche de la paix. /ats-afp