Vendredi matin, il pleut sur Stegersbach. Comme d'habitude, comme depuis le premier jour où l'équipe d'Autriche a pris ses quartiers dans ce petit village sans histoire proche de la frontière slovène? Serait-ce le climat qui influe sur l'humeur? Toujours est-il que l'ambiance a été plutôt lourde au cours de cette ultime semaine de préparation avant le match d'ouverture de demain à Vienne contre la Croatie (18h).
Entraînements déplacés pour cause de déluge, un terrain version «Moïse sauvé des eaux» par les pompiers locaux: bref, pas que quoi allumer le feu dans cette sélection, de surcroît secouée par les déclarations incendiaires de Josef Hickersberger. C'était mercredi matin: «J'ai l'impression que certains n'ont plus la concentration requise», avait-il tonné devant une presse éberluée. Heureux de son effet, le coach s'était ensuite épanché sur certains détails: «Ce n'est pas possible de rester endormi à l'heure d'aller à l'entraînement ou d'arriver en retard à des séances de théorie?» Les joueurs ont peu apprécié. «Beaucoup ont été irrités, confirme Hubert Gigler, responsable football au journal «Kleine Zeitung» de Klagenfurt. Ils n'ont pas admis que l'entraîneur dévoile à la presse des choses internes à l'équipe.»
Si, hier à midi, le climat semblait plus détendu à l'heure de la conférence de presse, le crédit du capitaine Ivanschitz et de ses pairs n'a guère augmenté auprès des médias autrichiens. «L'équipe s'est améliorée, note Gigler. Mais les chances d'atteindre les quarts sont très minces.» /pad