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Croatie: l'ex-premier ministre Zoran Milanovic en tête du premier tour de la présidentielle

L’ancien premier ministre social-démocrate Zoran Milanovic a remporté le premier tour des élections présidentielles en Croatie. Il affrontera la chef de l’État sortante Kolinda Grabar-Kitarovic au second tour le 5 janvier.

22 déc. 2019, 20:45
/ Màj. le 22 déc. 2019 à 22:54
Zoran Milanovic a recueilli 29,56% des voix.

Un ex-premier ministre social-démocrate est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle croate dimanche, selon les résultats officiels portant sur le dépouillement de 98% des suffrages. Il sera opposé au second tour à la chef d’État sortante.

D’après les résultats quasi définitifs publiés par la commission électorale, l’ancien chef du gouvernement de centre-gauche Zoran Milanovic a recueilli 29,56% des suffrages. Il devance la présidente sortante Kolinda Grabar-Kitarovic, qui a obtenu 26,75% des voix, et Miroslav Skoro, un chanteur populiste de droite, qui arrive en troisième position avec 24,4% des suffrages.

 

 

M. Milanovic et Mme Grabar-Kitarovic vont s’affronter à l’occasion d’un deuxième tour prévu pour le 5 janvier, date à laquelle la Croatie aura pris les rênes de la présidence tournante de l’Union européenne.

Louvoiements de la présidente

Mme Grabar-Kitarovic, 51 ans, soutenue par le HDZ (centre-droit) qui domine la vie politique depuis l’indépendance en 1991, était partie en campagne avec une confortable avance. Mais elle n’a cessé de céder du terrain malgré ses louvoiements entre les modérés du HDZ et l’aile nationaliste de son parti.

Mme Grabar-Kitarovic a choisi d’organiser son dernier rassemblement public à Vukovar, une ville frontalière de la Serbie qui fut le théâtre d’un siège meurtrier par les forces serbes au début de la guerre de 1991-1995, devenue le symbole de la souffrance des Croates pendant ce conflit.

Le chanteur Miroslav Skoro, 57 ans, a quant à lui promis de déployer l’armée à la frontière pour empêcher les migrants de passer et de gracier un criminel de guerre.

Enfin, l’ancien premier ministre de centre-gauche s’est engagé à faire de la Croatie un «pays normal» avec une justice indépendante, qui respecte les minorités. Si ses partisans saluent sa détermination, ses contempteurs dénoncent son arrogance.

Zoran Milanovic, 53 ans, fut entre 2011 et 2016 le chef d’un gouvernement qui avait déçu, car il n’avait pas su mettre fin à la corruption ambiante ni développer l’économie.

Présidence de l’UE

Le 1er janvier, le gouvernement de Mme Grabar-Kiratovic assumera la présidence tournante de l’UE pour un mandat de six mois qui verra sans doute le Royaume-Uni quitter l’UE et des pays des Balkans occidentaux frapper à sa porte.

Les détracteurs de l’exécutif de ce pays en très grande majorité catholique l’accusent d’avoir organisé l’élection à Noël pour bénéficier des voix de la diaspora, traditionnellement proches du HDZ, qui revient pour les vacances.

 

 

Matija Horvat, un économiste de 27 ans qui votait à Zagreb, s’est dit déçu par une campagne focalisée sur le passé plutôt que sur l’avenir. «Ils ont volé l’espace qui aurait dû revenir aux sujets vitaux pour la vie de la plupart des gens, y compris tous les jeunes qui s’en vont en nombre croissant», a-t-il déploré, résumant un point de vue répandu.

La Croatie fait face comme ses voisins balkaniques à l’exode de ses habitants, un phénomène qui s’est accéléré après son accession à l’UE en 2013. Les émigrés partent chercher une vie meilleure ailleurs en Europe, mais invoquent aussi la corruption et le clientélisme ou la piètre qualité des services publics.

Dans un des membres les plus pauvres de l’UE, la campagne a rarement abordé les nombreux défis auxquels la Croatie est confrontée.

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