Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Crise politique au Brésil: les rues de la capitale Brasilia plongées dans le chaos

La forte mobilisation contre le président brésilien Michel Temer a mené à des violences dans les rues de la capitale Brasilia. Le gouvernement a déployé l'armée pour reprendre le contrôle de la situation.

25 mai 2017, 08:40
Les heurts ont éclaté au moment où la foule déferlait dans le centre de la capitale brésilienne, en direction du palais présidentiel Planalto.

Manifestations dispersées à coups de gaz lacrymogène, incendie au ministère de l'Agriculture: la forte mobilisation contre le président brésilien Michel Temer a semé le chaos à Brasilia. Le gouvernement a déployé l'armée pour reprendre le contrôle de la situation.

"Actuellement, il y a des troupes fédérales ici, au palais d'Itamaraty (siège du ministère des Affaires étrangères, ndlr), et d'autres troupes arrivent pour assurer la protection des bâtiments ministériels", a annoncé le ministre de la Défense, Raul Jungmann, devant la presse.

Plusieurs blessés

Les heurts ont éclaté au moment où la foule déferlait dans le centre de la capitale brésilienne, en direction du palais présidentiel Planalto. La police a fait barrage en utilisant des grenades lacrymogènes. Certains manifestants cagoulés ont répliqué par des jets de pierres.

Envahi par les protestataires qui ont "déclenché un incendie dans une salle", le ministère de l'Agriculture a dû être évacué dans l'après-midi, selon son service de presse. La police fait état de plusieurs blessés, dont au moins un par balles.

 

 

Au même moment, d'autres affrontements entre manifestants et policiers ont eu lieu dans le centre de Rio de Janeiro, lors d'une mobilisation contre la réforme du système des retraites, une des mesures-phare du gouvernement Temer pour tenter de sortir le Brésil de la crise économique.

"Mesure extrême"

Déployer l'armée à Brasilia "est une mesure extrême qui montre que le gouvernement a perdu tout contrôle, c'est un très mauvais signe pour notre démocratie", explique à l'AFP André Cesar, analyste politique du cabinet de consultants Hold. Une décision qui inquiète même des alliés-clés du président Temer, comme Tasso Jereissati, président du parti social-démocrate (PSDB).

 

 

"La présence de troupes nous effraie toujours un peu", rappelle-t-il, en référence aux années de plomb de la dictature militaire (1964-1985) .

Acculé par de graves accusations de corruption, le président tente de s'accrocher au pouvoir en essayant d'éviter la défection de ses alliés politiques. Mais les tractations ont tourné court à cause du chaos ambiant dans les alentours du Congrès, où les parlementaires pouvaient entendre les détonations de grenades assourdissantes depuis les locaux de l'assemblée législative.

Pots-de-vin

"Dehors Temer!", scandait le cortège qui a rassemblé 35'000 personnes selon les autorités locales, 100'000 pour les organisateurs, de ces manifestations, convoquées notamment par plusieurs syndicats et le Parti des travailleurs (PT, gauche).

Michel Temer a succédé l'an dernier à Dilma Rousseff, elle-même destituée pour manipulation des comptes publics. Il est aujourd'hui mis en cause par plusieurs témoignages. Et les appels à sa démission se multiplient depuis la semaine dernière,

 

 

L'un l'accuse d'avoir approuvé le versement d'argent à l'ancien président de la Chambre des députés Eduardo Cunha en échange de son silence. Un autre témoignage l'accuse, lui et deux anciens présidents, Luiz Inacio Lula da Silva et Dilma Rousseff, d'avoir reçu l'équivalent de plusieurs millions d'euros de pots-de-vin.

Une enquête a par ailleurs été ordonnée par la Cour suprême. Et plusieurs motions ont été déposées pour tenter d'obtenir sa destitution. Le chef de l'Etat brésilien se défend des accusations portées contre lui et affirme qu'il n'a nulle intention de démissionner. Il est toutefois menacé par un possible éclatement de sa coalition.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias