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Conflit en Ukraine: Moscou et Kiev s'accusent mutuellement

La tension remonte d'un cran entre la Russie et l'Ukraine. Les deux pays s'accusent mutuellement de ne rien faire afin de désamorcer la crise.

12 juin 2014, 18:48
Les combats ont fait 270 victimes en deux mois.

La Russie a dénoncé jeudi l'absence de tout nouvel effort du pouvoir ukrainien, malgré les promesses pour aboutir à une désescalade dans l'Est séparatiste prorusse. Kiev réplique pour sa part que la balle était dans le camp de Moscou.

Les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko ont discuté par téléphone des moyens de mettre fin aux violences, a annoncé le Kremlin.

M. Porochenko "a informé M. Poutine de son plan pour régler (les problèmes) dans le sud-est de l'Ukraine", a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du président russe, cité par l'agence de presse Itar-Tass. Il n'a pas fourni de plus amples détails.

Vladimir Poutine et Petro Porochenko s'étaient entretenus en France vendredi en marge des célébrations du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie. Il ne semble pas qu'ils se soient parlé depuis que le second a été officiellement investi dans ses fonctions samedi.

Absence de progrès

Après la rencontre de Normandie, qui a fait naître l'espoir d'une détente, les deux parties étaient revenues jeudi à la rhétorique guerrière.

"Nous sommes de plus en plus inquiets de voir l'absence d'un quelconque progrès dans les efforts d'apaisement de la violence, de cessation des affrontements, à commencer par la fin de l'opération répressive" que mène l'armée ukrainienne pour mater l'insurrection dans l'Est, a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

La Russie entend déposer un projet de résolution à ce sujet devant le Conseil de sécurité de l'ONU afin d'obtenir que l'Ukraine "commence à appliquer la feuille de route" élaborée en mai par le président de l'OSCE, le Suisse Didier Burkhalter, a ajouté M. Lavrov.

Il a par ailleurs demandé une enquête urgente sur les informations faisant état de l'emploi de bombes incendiaires par les forces ukrainiennes. Ces accusations ont été publiées par les médias russes et démenties par les autorités ukrainiennes.

Riposte ukrainienne

A Kiev, le ministre ukrainien des affaires étrangères Andrii Dechtchitsa a renvoyé la responsabilité à la Russie. "Il faut que la Russie cesse de soutenir les séparatistes. Il faut arrêter l'envoi de blindés et de camions pleins de combattants armés dans les régions de l'Est", a-t-il lancé.

Selon le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov, plusieurs convois militaires ont pénétré en Ukraine depuis la Russie ces trois derniers jours par des postes-frontières contrôlés par des séparatistes dans la région de Lougansk "en dépit des déclarations russes en faveur de la pacification".

"Si tout cela cesse, il y a toutes les chances que le plan de paix proposé par le président ukrainien soit mis en oeuvre", a assuré M. Dechtchitsa. Dans le cas contraire, l'Ukraine va demander aux Occidentaux de renforcer leurs sanctions contre la Russie, a-t-il insisté.

Couloirs humanitaires

L'ambassadeur russe en Ukraine Mikhaïl Zourabov est reparti jeudi à Moscou avec des propositions mises au point lors de consultations ces derniers jours à Kiev. L'Ukraine "attend la réponse russe", a déclaré M. Dechtchitsa.

L'un des points-clés du plan Porochenko est la création de couloirs humanitaires réclamés par Moscou. Ils doivent permettre aux civils de quitter les zones de combats où les violences ont fait 270 morts en deux mois.

A Donestk, ville d'un million d'habitants et chef-lieu de la région séparatiste, le "Premier ministre" autoproclamé Alexandre Borodaï a mis en doute jeudi la capacité de Kiev de le faire.

Affrontements

Sur le terrain, les combats restent réguliers dans les régions de Donetsk et Lougansk. Les insurgés y ont proclamé des "Républiques" indépendantes et pris le contrôle d'une partie de la frontière avec la Russie.

Les affrontements sont particulièrement vifs dans les environs de Slaviansk, bastion prorusse de la région de Donetsk où les habitants doivent vivre sans eau et souvent sans électricité.

Sur le front du gaz, l'Ukraine restait inflexible jeudi dans son bras de fer avec la Russie. Elle rejette la baisse de prix proposée par Moscou au risque d'une coupure des approvisionnements redoutée des Européens.


 

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