Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Chine: une maison au milieu de l'autoroute

Un couple, propriétaire d'une maison, a refusé l'expropriation. Le gouvernement chinois a donc construit l'autoroute prévue, en contournant cet obstacle.

23 nov. 2012, 17:41
FILE - In this Nov. 22, 2012 file photo, people stand near a house sitting in the middle of a new main road on the outskirts of Wenling city in east China's Zhejiang province. Duck farmer Luo Baogen and his wife are the lone holdouts from a neighborhood of once-connected homes that was demolished to make way for the main thoroughfare heading to a newly built railway station. (AP Photo/File) CHINA OUT

Au beau milieu de l'autoroute d'une ville de l'est de la Chine se trouve une maison de cinq niveaux entourée de bitume. C'est le logement d'un éleveur de canards qui a refusé de partir lorsque le quartier a été détruit, estimant que le gouvernement lui proposait une indemnité d'expropriation ridiculement basse.

Luo Baogen et sa femme sont les uniques résistants de tout un quartier démoli pour faire place à la nouvelle autoroute aux alentours de la ville de Wenling, dans la province de Zhejiang. "Nous voulons une nouvelle maison décorée simplement", a expliqué Luo Baogen jeudi aux journalistes.

Les images impressionnantes de cette maison au milieu de l'autoroute ont circulé sur Internet en Chine cette semaine, devenant le symbole de la résistance face aux expropriations trop faiblement indemnisées par les responsables locaux qui veulent imposer des projets de développement.

Ces immeubles qui se maintiennent ont même un surnom: les "maisons-clou", car les propriétaires refusent de les détruire. Les propriétaires ont parfois recours à la violence. Certains se sont même immolés par le feu en signe de protestation et d'autres embauchent un garde présent 24 heures sur 24 pour empêcher les bulldozers d'intervenir.

"La politique est ce qu'elle est"

Leo Baogen venait de finir de payer sa maison qui a coûté 600'000 yuans (79'679 euros) lorsque le gouvernement lui a proposé 220'000 yuans (27'143 euros) pour déménager, ce qu'il a refusé, selon le chef du village Chen Xueacai. L'offre est depuis passée à 260'000 yuans (31'793 euros).

Les urbanistes avaient décidé de déplacer le village de Xiayangzhang et ses 1'600 habitants pour créer une nouveau quartier d'affaires ainsi qu'une gare ferroviaire. La plupart des familles ont accepté l'indemnisation en 2007, selon Chen Xueacai. "La famille de Luo Baogen n'est pas riche", a reconnu Chen Xueacai, admettant qu'il ne pouvait pas se permettre une telle perte pour sa maison, "mais la politique est ce qu'elle est".

La nouvelle route, qui amène à la gare, est finie depuis quelques semaines mais n'a toujours pas été ouverte à la circulation. Cette affaire est plutôt inhabituelle, car les autorités chinoises n'hésitent généralement pas à couper l'électricité et l'eau ou même démolir lorsque les habitants s'absentent.

Lu Baogen a confié aux journalistes que l'eau et l'électricité n'avaient pas été interrompues et qu'ils dormaient, lui et sa femme, dans des parties séparées de la maison, pour s'assurer qu'un pan n'allait pas être démoli.

Le chef-adjoint du village, Luo Xuehua, a dit espérer que Luo baogen atteigne un accord rapidement avec le gouvernement, tout en estimant que les demandes du propriétaire étaient irréalistes. "Nous ne pouvons pas juste lui donner ce qu'il veut", a dit Luo Xuehua. "C'est impossible."

Votre publicité ici avec IMPACT_medias