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Centrafrique: au moins 105 morts à Bangui, Hollande lance l'opération Sangaris

Quelques heures après un nouveau massacre interreligieux à Bangui, qui a fait au moins une centaine de morts, l'ONU a autorisé jeudi les forces françaises à intervenir en République centrafricaine. François Hollande annonce le lancement de l'opération Sangaris.

05 déc. 2013, 17:01
Des affrontements jeudi matin à Bangui ont coûté la vie à au moins 20 personnes et en ont blessé plus de 60. Ces violences entre anciens rebelles et milices on éclaté à quelques heures d'un vote aux Nations unies devrant autoriser la France à intervenir en République centrafricaine pour y rétablir l'ordre.

L'ONU a autorisé jeudi les forces françaises à intervenir en République centrafricaine (RCA), en appui à une force internationale. Cette décision est intervenue peu après un nouveau massacre interreligieux à Bangui, qui a fait au moins une centaine de morts.

François Hollande a annoncé dans la soirée que l'opération Sangaris en Centrafrique serait lancée dans les prochaines heures, avec un doublement des effectifs français qui interviendront. "Vu l'urgence, j'ai décidé d'agir immédiatement, c'est-à-dire dès ce soir", a expliqué le président français.

Les effectifs français en République centrafricaine, soit 600 militaires, "seront doublés d'ici quelques jours, pour ne pas dire quelques heures", a-t-il précisé. "La France est attendue pour éviter une catastrophe humanitaire, elle sera là", a-t-il ajouté. "Cette intervention sera rapide, elle n'a pas vocation à durer et je suis sûr de son succès."

L'Union européenne a salué le feu vert du Conseil de sécurité. "Le rétablissement de la sécurité et la protection des populations civiles sont indispensables", a souligné Catherine Ashton, représentante de l'UE pour les Affaires étrangères.

Au moins 105 morts jeudi

La Centrafrique est plongée dans le chaos et un engrenage de violences communautaires et interreligieuses entre chrétiens et musulmans depuis le renversement en mars du président François Bozizé. Ces violences se sont multipliées ces dernières semaines, dans la capitale et en province.

Des affrontements font rage à Bangui entre ex-rebelles de la Séléka, miliciens "anti-balaka" et fidèles du président déchu François Bozizé. Selon un bilan établi par Reuters et l'ONG Médecins Sans Frontières, au moins 105 personnes ont été tuées jeudi dans la capitale.

Dans l'après-midi, des journalistes de l'AFP ont comptabilisé au moins 54 cadavres rassemblés dans une mosquée du centre-ville, et 25 corps gisant dans les rues voisines, abandonnés sur le bas-côté. Ils portaient des marques de blessures par balle et à l'arme blanche.

Assoiffés de vengeance

Des tirs d'armes automatiques ont éclaté avant l'aube dans la zone du PK-12, dans le nord de la capitale, pour s'étendre à d'autres quartiers, avant de baisser en intensité dans la matinée.

Signe de l'extrême tension régnant dans la ville, les abords de la mosquée du PK15, où étaient rassemblés les 54 cadavres, étaient bondés d'hommes armés de machettes et assoiffés de vengeance. Les rues voisines, dans lesquelles gisaient d'autres corps, étaient désertes ou livrées aux pillages.

Résolution de l'ONU

La résolution de l'ONU, adoptée à l'unanimité des 15 pays membres du Conseil sur proposition de la France, autorise les soldats français en RCA à "prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca (force africaine en RCA) dans l'accomplissement de son mandat".

La Misca pourra se déployer pour une période de douze mois avec pour mission de "protéger les civils, rétablir l'ordre et la sécurité, stabiliser le pays" et faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire. La force doit compter jusqu'à 3600 hommes mais n'en rassemble pour l'instant que 2500, mal équipés et entraînés.

L'Union européenne examine le soutien, essentiellement financier, qu'elle prévoit d'apporter à l'intervention des troupes africaines et françaises en Centrafrique. La Grande-Bretagne propose quant à elle une "aide logistique limitée" à la France.

Milices chrétiennes accusées

Les autorités ont imputé la responsabilité des incidents en cours à des milices chrétiennes "anti-balaka" (anti-machettes) et à des éléments favorables au président déchu François Bozizé.

Selon un officier supérieur de la Misca, les tirs ont commencé après que des ex-rebelles Séléka, intégrés dans les nouvelles forces de sécurité, eurent détecté des "infiltrations" de ces miliciens "anti-balaka" dans le quartier de Boy-Rabe, près de l'aéroport.

La Centrafrique a fermé "jusqu'à nouvel ordre" sa frontière avec la République démocratique du Congo (RDC).

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