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«C'est un grand jour pour le Liban démocratique»

Le camp mené par le Hezbollah, l'allié de l'Iran, a été défait dimanche lors des législatives au Liban. Vainqueur du scrutin, la coalition soutenue par l'Occident doit désormais relever le défi d'éviter une nouvelle crise dans le pays.

09 juin 2009, 06:06

La majorité sortante a raflé 71 (+4) des 128 sièges du Parlement, contre 57 (+2) pour le Hezbollah et ses alliés, a annoncé hier le ministre de l'Intérieur Ziad Baroud.

Le vote des chrétiens, divisés entre les deux camps, a été crucial. Il a fait pencher la balance en faveur de la majorité, notamment dans la grande ville catholique de Zahlé (est), à Batroun (nord), dans la région du Koura (nord) et la circonscription à majorité chrétienne de Beyrouth.

«C'est un grand jour pour l'histoire du Liban démocratique», a lancé avant l'aube le chef de file Saad Hariri, annonçant la victoire à ses partisans.

Il s'agit d'«une victoire pour la coalition du 14 mars (nom donné à la majorité) mais aussi d'une défaite pour les Libanais qui aspiraient au changement», a de son côté déclaré Michel de Chadarevian, un membre du Courant patriotique libre (CPL), dirigé par Michel Aoun, allié du Hezbollah. En Syrie, ancienne puissance de tutelle, des journaux ont accusé la coalition antisyrienne d'avoir «acheté des voix».

Un député du Hezbollah a de son côté affirmé qu'il était hors de question pour sa milice de désarmer. «Il faut que la majorité s'engage à ce que la «Résistance» soit un sujet non négociable, que ses armes sont légitimes et qu'Israël est un ennemi», a dit Mohammad Raad.

Auparavant, évoquant la défaite du «parti de Dieu», le ministre israélien des Transports, Israël Katz, avait fait valoir qu'il était désormais question de procéder à ce désarmement, évoquant des résolutions de l'ONU. Cela alors que l'Etat hébreu ne respecte lui-même pas plusieurs résolutions de cette organisation.

Le prochain gouvernement libanais devra empêcher toute attaque anti-israélienne depuis son territoire, a par ailleurs signalé l'Etat hébreu, qui a mené une guerre de plus d'un mois à l'été 2006 contre le Hezbollah.

A Beyrouth, la principale interrogation résidait dans la forme que prendra le prochain cabinet. Le mouvement de Michel Aoun a indiqué qu'il respecterait les résultats du scrutin de dimanche et travaillerait avec la coalition de Saad Hariri pour former un gouvernement d'union nationale. Pour éviter une nouvelle crise politique, «soit la majorité donne des garanties (concernant l'arsenal du Hezbollah), soit elle accorde la minorité de blocage», a pour sa part avancé le député Raad. Le Hezbollah, classé comme «terroriste» par Washington, veut un gouvernement d'union quel que soit le vainqueur. La majorité, sans écarter ce scénario, refuse que l'opposition dispose d'un droit de blocage dans un tel cabinet comme c'est le cas dans l'actuel gouvernement d'union.

Le bras de fer qui dure depuis quatre ans entre les deux camps avait provoqué en mai 2008 des affrontements intercommunautaires sans précédent depuis la fin de la guerre civile (1975-90) qui ont fait une centaine de morts.

Les législatives de dimanche ont connu un taux de participation record en 20 ans, avec 54,08% des 3,2 millions d'inscrits. Le scrutin a été supervisé par 200 observateurs internationaux.

Ceux-ci ont salué hier le caractère «paisible» bien que «très polarisé» du scrutin. Le président américain Barack Obama a quant à lui dit espérer que le prochain gouvernement œuvrerait à la souveraineté et à la stabilité du pays, assurant qu'un tel gouvernement aurait le soutien des Etats-Unis. /ats-afp

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