Avant d'affronter la Grèce, demain (20h30) à Athènes, la Suisse s'est quelque peu rassurée en battant la Lettonie samedi (2-1) à Saint-Gall. Mais, malgré ce succès, l'histoire prouve qu'un départ manqué est immanquablement synonyme de non-qualification. En effet, depuis l'introduction de la victoire à trois points (pour les qualifications à l'Euro 1996), jamais la Suisse n'a pu redresser la barre pour atteindre le grand rendez-vous après avoir récolté quatre points, ou moins, lors de ses trois premières sorties.
«C'est le moment de faire mentir cette statistique», coupe Michel Pont, l'assistant d'Ottmar Hitzfeld à la tête de l'équipe nationale. «Ce qui s'est passé depuis le début des qualifications est derrière nous. Ce sera la première fois que nous nous qualifierons pour une grande compétition après un tel départ. C'est un beau challenge», assure, de son côté, Stefan Lichtsteiner.
Si l'introduction des barrages pour les deuxièmes de groupe a changé la donne, les Helvètes se doivent toutefois de ramener au moins un point d'Athènes. «Il est évident qu'une victoire contre le Luxembourg nous permettrait de nous contenter d'un point ici», poursuit Michel Pont. «Mais dans la situation actuelle, nous devons gagner.»
Au-delà de la statistique, les Suisses sont conscients qu'ils se sont mis dans un beau pétrin. «Il faut tout de suite inverser la tendance», assure Stéphane Grichting. «Après l'échec de l'Euro, le changement d'entraîneur, l'arrivée de nombreux nouveaux joueurs sous l'ère Ottmar Hitzfeld et notre départ timide, il est indispensable de récolter au moins un point contre la Grèce.»
Une unité synonyme d'espoir... de barrage, car c'est par une double confrontation à quitte ou double que la Suisse devrait passer pour se rendre en Afrique du Sud. Si les Helvètes caressent l'espoir de réaliser un truc demain, le mot victoire n'est même pas susurré par les internationaux. «Nous devons poursuivre sur la lancée de notre deuxième mi-temps contre la Lettonie», enchaîne Stefan Lichtsteiner. «Nous devons aller de l'avant et ne pas nous contenter de défendre contre les Grecs.»
«Il y a eu un léger mieux samedi», continue Stéphane Grichting. «Nous allons tout faire pour ramener au minimum un point. Mais nous sommes un peu poissards et, même en réalisant un bon match ici, nous ne sommes pas sûrs de ramener quelque chose.»
Toujours est-il qu'un résultat positif, un nul en fait partie est indispensable pour ce dernier match qualificatif de l'année. «Si on occulte le match amical contre la Finlande (réd: le 19 novembre à Saint-Gall), cela ferait du bien de pouvoir passer les fêtes de Noël en restant sur un résultat positif. Nous pourrions ainsi attaquer l'année 2009 avec plus de sérénité», termine Stéphane Grichting.
Les calculs seront pour mercredi soir au terme du match contre la Grèce. «De toute manière, la Suisse n'a jamais pu se permettre de faire de tels comptes d'apothicaires», termine Michel Pont. Imparable. /EPE