George Bush, exaspéré par «l'obstruction» du président el-Béchir aux efforts pour venir en aide au Darfour, a annoncé hier de nouvelles sanctions américaines contre le gouvernement soudanais. Il a dans le même temps poussé à des sanctions internationales.
En mettant à exécution ses menaces contre le gouvernement soudanais, le président américain bouscule les Nations unies, qui tentent de convaincre Omar el-Béchir d'accepter une force onusienne de maintien de la paix.
La Chine, alliée du Soudan, a ainsi prévenu que de nouvelles sanctions allaient «compliquer» l'affaire. Pékin a au contraire plaidé pour un accroissement de la coopération économique avec Khartoum.
George Bush, qui a fait du Darfour la grande cause humanitaire de sa présidence, est lui-même soumis aux Etats-Unis à un fort lobbying pour agir sans attendre.
«Les hommes et les femmes du Darfour ont trop longtemps subi les souffrances infligées par un gouvernement complice du bombardement, de l'assassinat et du viol de civils innocents. Mon administration a appelé ces agissements par leur nom: génocide. Le monde a la responsabilité d'aider à y mettre fin», a déclaré le président.
Le conflit, qui oppose depuis 2003 l'armée soudanaise et les milices janjawids, d'un côté, et des groupes rebelles, de l'autre, a fait plus de 200 000 morts. Plus de deux millions de personnes ont été déplacées.
Les Etats-Unis vont renforcer des sanctions déjà existantes. Ils vont ajouter 31 nouvelles compagnies soudanaises à la liste de celles avec lesquelles toute transaction commerciale et financière constituera un «crime». Trente sont des compagnies contrôlées par le gouvernement, la 31e a livré des armes aux forces gouvernementales et aux milices, selon George Bush. L'industrie pétrolière, en plein essor, serait visée, ont dit des responsables américains. Les Etats-Unis vont aussi sanctionner deux hauts responsables gouvernementaux. / ats-afp-reuters