La Commission européenne a durci le ton contre la France hier au sujet des renvois controversés de Roms roumains et bulgares, la menaçant de poursuites en justice pour violation du droit de l'UE. Paris fait part de son «étonnement» et poursuit les expulsions.
Près de 160 Roms roumains ont été reconduits hier après-midi vers la Roumanie sur un vol affrété de l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle. Soixante-neuf Roms, dont 12 enfants, ont aussi décollé de l'aéroport de Marseille-Provence. Les personnes reconduites ont accepté la procédure du «retour volontaire», moyennant une aide de 300 euros par adulte et de 100 euros par enfant.
Viviane Reding, en charge de la Justice et des droits fondamentaux au sein de l'exécutif européen, s'est montrée très sévère face à cette situation. «Je vais être très claire: les discriminations ethniques ou raciales n'ont pas leur place en Europe», a-t-elle martelé. Vivian Reding s'est dit ensuite convaincue que la Commission n'aurait d'autre choix que d'ouvrir une procédure d'infraction à l'égard de la France sur ce dossier dans les quinze prochains jours. A terme, la France pourrait donc être poursuivie devant la Cour de justice européenne avec de fortes amendes à la clé. Le ministre français de l'Immigration Eric Besson a tenté de calmer le jeu, mais assuré que le gouvernement continuerait à démanteler les campements irréguliers. «La France respecte la Commission dans son rôle de gardienne des traités. Nous avons répondu à toutes ses questions et nous recommencerons si nécessaire», a-t-il aussi assuré.
Le Ministère français des affaires étrangères s'est montré plus ferme. «Nous avons appris avec étonnement les déclarations de Viviane Reding. Nous ne pensons pas que c'est avec ce type de déclaration que nous pourrons améliorer le sort et la situation des Roms qui sont au cur de nos préoccupations et de notre action», a déclaré son porte-parole, Bernard Valero. /ats-afp