"Notre assemblée a voté en faveur de la poursuite de la grève. Nous allons maintenant décider des prochaines étapes", a déclaré une porte-parole du syndicat des employés du métro.
Le mouvement, qui a généré le chaos dans les transports de cette mégapole de 20 millions d'habitants, a été jugé illégal par le Tribunal du travail régional de São Paulo. Il a sommé le syndicat de mettre fin au mouvement sous peine d'amende de 100'000 réals (quasi 40'000 francs suisses) par jour.
Les grévistes avaient menacé samedi de poursuivre pendant le Mondial s'ils n'obtenaient pas gain de cause. Quitte à perturber sérieusement l'accès le plus pratique à l'Arena Corinthians, hôte de la cérémonie d'ouverture et de l'entrée en lice des Brésiliens dans "leur" Coupe du monde devant plus de 60'000 spectateurs dont la présidente Dilma Rousseff et onze chefs d'Etat.
Au moins 12,2%
Les employés du métro, emprunté chaque jour par 4,5 millions de Paulistes, exigent un réajustement salarial d'au moins 12,2% en raison de l'augmentation du coût de la vie. Ils ont rejeté vendredi la dernière contre-offre de 9,5% faite par le gouvernement de l'Etat de São Paulo.
Leur mouvement a plongé la ville déjà habituellement sur-engorgée dans un indescriptible chaos jeudi et vendredi: jusqu'à 250 kilomètres de bouchons à l'heure de pointe, files interminables de Paulistes aux abribus...
Mouvements sociaux
Cette grève s'inscrit dans un contexte plus vaste de mouvements sociaux sectoriels dans le pays depuis plusieurs semaines.
Ces mouvements épars, de chauffeurs de bus, policiers ou vigiles des banques ont pris récemment le relais de la fronde sociale historique de juin 2013 qui avait ébranlé le géant émergent d'Amérique latine.
En pleine Coupe des confédérations de football, les Brésiliens étaient massivement descendus dans les rues pour dénoncer les onze milliards de dollars dépensés pour le Mondial et exiger des investissements massifs dans les transports, la santé ou l'éducation.
Forte pression
Ces mouvements sociaux, alliés aux menaces de manifestations des anti-Mondial, sur fond de croissance économique ralentie, de vie chère et de climat pré-électoral tendu, mettent sous forte pression les autorités qui ont promis d'organiser "la Coupe des coupes".