Après plusieurs jours de répit, l'aviation israélienne a bombardé hier avant l'aube la banlieue sud de la capitale libanaise, un bastion du Hezbollah dont des quartiers entiers ont été détruits après un pilonnage intensif au début de l'offensive lancée le 12 juillet.
En début de soirée, Israël a menacé d'étendre ses bombardements près de l'aéroport, y compris dans des secteurs jusque-là épargnés. L'Etat hébreu a appelé la population à fuir, dans des tracts largués par des avions.
Cette reprise des bombardements intervient après des déclarations du chef d'état-major israélien Dan Haloutz. Le militaire avait affirmé mercredi envisager de «nouvelles attaques aériennes en profondeur au Liban, surtout dans la région de Beyrouth».
Dans le sud du Liban, où près de 10.000 soldats israéliens sont en opération, de violents combats ont eu lieu avec le Hezbollah pour le contrôle d'une zone frontalière de 6 à 8 km d'où Israël cherche à chasser les combattants chiites qui continuent de tirer des roquettes sur le nord de son territoire. Israël a confirmé la mort de trois de ses soldats lors des combats. Selon la chaîne de télévision Al-Arabiya, un quatrième soldat a été tué. Au total, une quarantaine de militaires israéliens ont été tués depuis le début de l'offensive au Liban lancée à la suite de l'enlèvement de deux soldats par le Hezbollah.
Selon la police libanaise, les unités israéliennes ont progressé d'environ 2 km et tentent d'avancer sur quatre axes mais elles rencontrent «une résistance farouche» du Hezbollah pour le contrôle de collines stratégiques.
Des dizaines de raids aériens ont par ailleurs visé la plaine orientale de la Békaa et des objectifs dans le nord du pays près de la frontière syrienne. Le premier ministre libanais Fouad Siniora a indiqué hier que 900 personnes avaient péri dans le pays du Cèdre depuis le début de l'offensive israélienne. Des milliers de personnes ont été blessées.
Côté israélien, sept civils ont été tués hier dans le nord de l'Etat hébreu à la suite de tirs de roquettes par le Hezbollah depuis le Liban. Une centaine d'engins se sont abattus dans le nord d'Israël en moins d'une heure. Depuis le 12 juillet, 26 civils ont été tués par les chutes de roquettes du Hezbollah. Les dirigeants israéliens affirment qu'il leur faut encore plusieurs jours pour atteindre leur objectif au Liban. Le ministre de la Justice Haïm Ramon a évoqué les alentours du 12 août pour la fin de l'offensive.
Tout en refusant un cessez-le-feu immédiat, les Etats-Unis ont commencé à montrer des signes d'impatience ces derniers jours face à l'offensive de leur allié, qui a dévasté le Liban et entraîné une grave crise humanitaire avec le déplacement du quart de la population. A New York, au siège de l'ONU, les discussions sur une résolution se poursuivaient hier. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité affirment avoir progressé. / ats-afp-reuters