«On va tout droit aux élections. C'est une grande joie», a déclaré le chef de l'Alliance nationale (droite conservatrice), Gianfranco Fini. «Maintenant, il faut aller voter», a renchéri le leader du centre droit, Silvio Berlusconi.
La défection d'une poignée de sénateurs de sa majorité - dont les deux élus du parti centriste Udeur - a suffi à faire chuter Romano Prodi qui, depuis son accession au pouvoir, avait toutes les peines à garder unie sa coalition.
Alors que l'issue de ce scrutin était prévisible, Romano Prodi a refusé de démissionner par anticipation et a préféré aller jusqu'au bout de la confrontation, malgré les pressions de ses alliés et du chef de l'Etat, qui l'avaient incité à jeter l'éponge. «Je suis ici, car on ne fuit pas devant le jugement de ceux qui représentent le peuple, et aujourd'hui notre peuple nous regarde», a souligné le président du Conseil avant le vote.
Le Bolonais avait dans un dernier espoir plaidé devant l'hémicycle «le besoin de continuité» du pays. Mais quatre sénateurs de sa majorité, élus comme membres de la coalition de centre gauche en avril 2006, lui ont asséné le coup de grâce en votant contre lui.
Alors que le chef du gouvernement a toujours bénéficié d'une majorité ténue au Sénat - une seule voix d'avance ces derniers mois - c'est la défection, la semaine dernière, de l'Udeur, liée à la démission du ministre de la Justice Clemente Mastella, qui a provoqué la crise actuelle. Dans le sillage de deux sénateurs Udeur, deux autres élus libéraux de la majorité, dont l'ex-chef de gouvernement Lamberto Dini, ont annoncé qu'ils quittaient le navire. Romano Prodi s'est rendu hier soir au palais du Quirinal pour présenter la démission de son gouvernement à Giorgio Napolitano. Ce dernier devra décider s'il convoque des élections anticipées ou s'il opte pour la formation d'un gouvernement de transition, le temps de réformer la loi électorale. / ats-afp-reuters