«Aujourd'hui, je quitte mon mandat au parlement. Je quitte les Pays-Bas. Je vais faire mes bagages, triste et soulagée», a déclaré hier Ayaan Hirsi Ali lors d'une conférence de presse à La Haye.
Cette annonce intervient alors que la ministre néerlandaise de l'Immigration a fait savoir au Parlement que la députée pourrait être privée de la nationalité néerlandaise, parce qu'elle a menti lors de sa demande d'asile politique en 1992.
Ayaan Hirsi Ali, menacée de mort par des intégristes musulmans, vit sous protection renforcée du gouvernement néerlandais jour et nuit. Elle a dit que la véritable raison de son départ aux Etats-Unis était le fait qu'elle devait quitter son logement surveillé après une plainte devant la justice de ses voisins.
La députée a ajouté que son départ était également lié à la discussion autour de la révocation de sa nationalité, mais elle a ajouté: «Je ne me sens pas chassée».
Selon les médias néerlandais, Ayaan Hirsi Ali a trouvé un emploi à l'American Enterprise Intsitute, un centre de recherche idéologiquement proche des néoconservateurs. Elle aurait trouvé un accord avec les autorités américaines au sujet de sa sécurité.
La députée, une amie du cinéaste assassiné Theo Van Gogh, avait été prise dans la tourmente la semaine dernière après un documentaire de la télévision publique retraçant son parcours d'exilée politique. Le film mentionnait ce qu'Ayaan Hirsi Ali avait déjà évoqué plusieurs fois: lorsqu'elle est arrivée aux Pays-Bas en 1992, la future députée avait donné un faux nom et une fausse date de naissance en remplissant le document de demande d'asile.
Elle aurait aussi indiqué qu'elle fuyait directement la guerre en Somalie alors qu'elle était arrivée du Kenya, où elle vivait avec sa famille et qu'elle bénéficiait d'un statut de réfugiée. Dans un entretien au «New York Times» publié hier, la députée a expliqué qu'elle avait fui pour échapper à un mariage forcé. «Maintenant, je suis critiquée pour avoir menti mais cela fait des années que je l'ai avoué», a-t-elle ajouté. / ats-afp