Une mère à qui la justice australienne avait interdit d'allaiter son bébé au motif qu'elle venait d'être tatouée et que la santé de l'enfant était en jeu a obtenu gain de cause en appel. Pour le tribunal, la preuve du "risque" encouru par le bébé n'est pas faite.
Un tribunal aux affaires familiales de Sydney a cassé à l'unanimité la décision du juge de première instance. La mère, âgée de 20 ans, s'était fait tatouer un doigt et un pied au mois de mai sans dire au tatoueur qu'elle était en train d'allaiter.
Le père, dont elle est séparée, a saisi ce motif pour garder l'enfant avec lui, expliquant que son ex souffrait de problèmes psychiatriques et de drogue.
La jeune femme a alors sollicité l'arbitrage de la justice qui a décidé le 5 juin de lui attribuer la garde principale de l'enfant à condition qu'elle s'abstienne de l'allaiter. Le juge a estimé qu'elle avait peut-être contracté un virus transmis par voie sanguine au moment de se faire tatouer.
Tests médicaux négatifs
Les tests HIV et d'hépatite réalisés sur sa personne s'étaient pourtant révélés négatifs. Le tribunal faisait par ailleurs valoir que la jeune femme avait suivi un traitement pour dépression post-natale et qu'elle avait consommé du cannabis à une reprise au cours des deux dernières années.
Dans sa décision, le tribunal aux affaires familiales a estimé que les juges ne devaient pas prendre leurs "sentiments personnels" pour des "faits" incontestables ou "des preuves d'expert".
Il a en outre reproché au juge Mathew Meyers d'avoir omis de prendre en considération le préjudice émotionnel et physiologique de l'enfant brutalement privé du sein de sa mère.