Le musée du Prado présente des oeuvres de Pablo Picasso aux côtés de celles de maîtres classiques, suscitant des associations entre les toiles du fondateur du cubisme et les tableaux du Titien, du Greco, de Goya, Poussin ou Velazquez. Par le biais de cette exposition, le plus important musée d'Espagne récupère aussi son éphémère directeur, nommé il y a septante ans par les républicains, au début de la guerre civile, mais qui n'a jamais exercé ses fonctions par suite de l'instauration de la dictature franquiste (1939-1975).
Au musée d'art moderne Reina Sofia, le chef-d'oeuvre «Guernica» devient un côté d'un carré dont les trois autres sont «Le 3 mai 1808» de Francisco de Goya, transporté pour la première fois depuis le Prado au Reina Sofia, «L'exécution de l'empereur maximilien» d'Edouard Manet, venu du Musée de Manheim, et «Le massacre en Corée» de Picasso lui-même, prêté par le Musée Picasso de Paris.
La volonté du peintre a toujours été que «Guernica», créé pour l'Exposition universelle de Paris en 1937 et dont l'exposition a longtemps servi à collecter de l'argent pour les républicains, finisse en Espagne une fois la démocratie revenue dans ce pays. La ville basque de Guernica avait été détruite à 70% le 26 avril 1937 dans un bombardement de la «Légion Condor», une unité de la Luftwaffe prêtée par l'Allemagne nazie au général Franco lors de la guerre civile espagnole. Le bombardement avait fait quelque 1600 morts. / ats-afp