Six cas suspects d'Ebola ont été détectés lundi au Libéria, dont cinq mortels. Des cas de fièvre hémorragique, dont celle provoquée par le virus Ebola, ont fait une soixantaine de morts depuis janvier en Guinée voisine.
"Jusqu'à ce matin (lundi), six cas ont été détectés, dont cinq sont déjà morts: quatre femmes et un enfant de sexe masculin", indique un communiqué du ministre libérien de la Santé, Walter Gwenigale, en précisant que le sixième cas est une petite fille, actuellement "sous traitement".
Ces personnes, dont les nationalités n'ont pas été précisées, étaient venues du sud de la Guinée pour se faire soigner dans des hôpitaux du nord du Libéria, dans la région de Lofa, près de la frontière, selon le ministre.
A Bruxelles, Marie-Christine Ferir, responsable des situations de crise de Médecins sans frontières (MSF), a affirmé que ce sont "des gens qui sont venus à des funérailles en Guinée et qui sont retournés chez eux" au Libéria, "vraiment de l'autre côté" de la frontière.
Elle a ajouté qu'il existe "des liens familiaux" dans cette région à cheval sur les deux pays. "Les gens viennent assister à des funérailles d'un côté et malheureusement ils se contaminent sans le savoir et ils retournent chez eux après", selon elle.
Selon le ministre libérien de la Santé, des inspecteurs libériens de santé "enquêtent déjà sur la situation, remontent les contacts (des cas suspects), font des prélèvements sanguins et sensibilisent les autorités sanitaires sur la maladie".
61 décès
A Conakry, le ministère de la Santé et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont indiqué dans un communiqué que "la Guinée a enregistré du mois de janvier au 23 mars un nombre total de 87 cas suspects de fièvre hémorragique virale dont 61 décès", essentiellement dans le Sud.
De premières analyses d'échantillons effectuées par l'Institut Pasteur de Lyon, en France, ont montré que ces cas de fièvre dans le sud de la Guinée étaient dus au virus Ebola qui provoque une fièvre hautement contagieuse, des vomissements et des diarrhées qui tuent dans la plupart des cas.
Aucun traitement ne peut guérir cette fièvre et seules des mesures préventives peuvent empêcher sa propagation, ce à quoi s'activent actuellement les autorités guinéennes, la Croix-Rouge locale et les organisations internationales spécialisées, OMS, Unicef et MSF- Belgique et Suisse.