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Angela Merkel dit aux Portugais la solidarité de l'Allemagne

Angela Merkel a salué lundi à Lisbonne les efforts consentis par les Portugais pour surmonter leurs difficultés économiques.

12 nov. 2012, 18:35
epa03430114 German Chancellor Angela Merkel delivers a statement on the Nobel Peace Prize 2012 at the Chancellery in Berlin, Germany, 12 October 2012. The Nobel Peace Price was awarded to the European Union.  EPA/WOLFGANG KUMM

Elle a été accueillie à coups de huées et de calicots par les Lisboètes de plus en plus hostiles à la politique d'austérité défendue par Berlin pour l'Europe.

"Je ressens une grande détermination ici au Portugal pour surmonter cette période difficile", a dit Angela Merkel au cours d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho. Elle a affirmé que Lisbonne appliquait de "façon excellente" le plan d'aide internationale dont il bénéficie depuis mai 2011.

"Je sais que c'est très dur pour certaines personnes. Le chômage est élevé, notamment parmi les jeunes, et l'Allemagne veut donc soutenir le Portugal notamment en ce qui concerne la formation professionnelle des jeunes", a-t-elle ajouté à l'issue d'un déjeuner de travail avec son homologue conservateur portugais.

M. Passos Coelho a pour sa part affirmé que sa politique de rigueur était la seule possible. "Nous savons que la situation sociale est difficile et qu'il est plus simple de parler de réformes que de les mettre en oeuvre. Nous avons conscience des difficultés mais nous pensons que c'est la seule manière d'aller de l'avant", a-t-il dit.

Opposition

Mme Merkel n'a pas subi au Portugal un accueil aussi hostile que récemment en Grèce, où son déplacement en octobre a donné lieu à des comparaisons avec l'Allemagne nazie et à des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Les Portugais semblent toutefois de moins en moins accepter les efforts exigés par leur gouvernement, soutenu par l'UE, Allemagne en tête.

Les Lisboètes ont ainsi découvert lundi au réveil une dizaine de statues recouvertes de bandes de plastique noir et, sur internet, une campagne a exhorté les Portugais à se vêtir de noir en signe de deuil.

La chancelière a aussi été accueillie par des huées à son arrivée au siège de la présidence portugaise, où elle a rencontré le chef de l'Etat Anibal Cavaco Silva. "Le Portugal n'est pas le pays de Merkel", "Angela Merkel assassin", "Une Allemagne européenne oui, une Europe allemande non", pouvait-on lire sur les banderoles agitées par les manifestants.

"Je suis là car je ne veux pas que le Portugal devienne une colonie", a dit Alcides Santos, ingénieur informatique au chômage âgé de 46 ans.

"Le Frankenstein de l'économie"

Signe de l'effritement du consensus au sein même de la classe dirigeante portugaise sur le bien-fondé de la politique d'austérité, le quotidien des milieux d'affaires "Diario Economico" a condamné la voie suivie par le gouvernement sous la pression de l'Allemagne.

"Merkel a fait du Portugal le Frankenstein de l'économie", écrit le journal. "Merkel a voulu faire du Portugal et de la Grèce des cobayes pour ses expériences en matière économique. Elle a réussi", ajoute-t-il.

Visite de la troïka

La venue de Mme Merkel a coïncidé avec le début de l'examen trimestriel de la situation économique du Portugal par la "troïka" des bailleurs de fonds internationaux du pays, l'UE, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI). Cet examen, nécessaire à la poursuite du versement de l'aide internationale, devrait durer deux semaines.

Angela Merkel a dit s'attendre à un jugement positif de la part de la "troïka" et, par conséquent, à un feu vert au versement de la prochaine tranche d'aide. La récession entraînant des recettes fiscales inférieures aux prévisions, la "troïka" a d'ores et déjà accepté d'assouplir les objectifs de rétablissement des comptes publics du Portugal.

L'opposition de gauche juge cependant que cette politique de rigueur plonge le pays dans une spirale récessive. "La voie de l'austérité est défendue et exigée par Mme Merkel et elle dispose d'un bon praticien au Portugal, le Premier ministre", a dit Antonio José Seguro, secrétaire général du Parti socialiste. "C'est insensé: cela mènera le Portugal à la pauvreté."

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