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Air France: le décompte des jours de grève au coeur d'un nouveau bras de fer

Les syndicats de pilotes d'Air France et la compagnie aérienne ont entamé un nouveau bras de fer portant cette fois sur le décompte des jours de grève.

30 sept. 2014, 17:00
Air France planes are parked on the tarmac at Paris Orly airport, near Paris, Monday, Sept. 15, 2014. Pilots for Air France have kicked off a weeklong strike, angry that the airline is shifting jobs and operations to a low-cost carrier to better keep up with competition. (AP Photo/Christophe Ena)

Après deux semaines de grève, les syndicats de pilotes d'Air France et la compagnie ferraillent de nouveau. Cette fois sur le décompte des jours de grève de la paye des pilotes.

Le SNPL AF Alpa, majoritaire chez les pilotes de la compagnie, et Alter (non représentatif), accusent Air France de retirer à un grand nombre de pilotes leur rémunération pour des jours où ils n'étaient pas déclarés grévistes.

Selon le porte-parole du SNPL Guillaume Schmid, "Air France persiste à déclarer abusivement grévistes des pilotes sur des jours où ils ne se sont pas déclarés". La "plupart" des pilotes sont concernés selon lui, sans être en mesure de donner plus de précisions.

"Accusations infondées"

La direction juge ces accusations totalement infondées. D'après elle, les pilotes ne se déclarent grévistes que le premier jour d'une rotation, alors même que celle-ci impose un déplacement sur plusieurs jours.

Or, "on ne peut pas couper la rotation en séparant le premier jour des suivants", explique le directeur juridique d'Air France, Franck Rimbaud. "Soit on a annulé la rotation à cause de la grève, soit quelqu'un d'autre prend l'activité; dans les deux cas, on ne peut pas remettre un gréviste le deuxième jour sur la rotation annulée".

Réagissant à des informations données dans la presse, le SNPL "dément fermement que les pilotes demandent à se faire payer les jours de grève", a-t-il indiqué à l'AFP. "Nous demandons la simple application de la loi", a-t-il ajouté.

Selon Christophe Pesenti (Alter), "les pilotes ont indiqué un début et une fin" à leur déclaration, mais l'entreprise "compte des absences injustifiées pour les jours suivants", "avec la même sanction financière" du retrait de salaire.

Grève assumée

Le syndicat réfute toute "stratégie" ou "consigne" donnée aux pilotes pour réduire l'impact financier sur les salaires. "On assume la grève", dit-il. Lors de la grève, celui-ci conseillait néanmoins aux pilotes de long courrier de "se déclarer gréviste uniquement sur le premier jour de (leur) rotation".

Alter "se réserve le droit de porter l'affaire en justice". Le syndicat précise avoir, sur le même sujet, déjà engagé une procédure aux Prud'hommes contre Air France à propos du décompte de jours de grève en 2012.

La compagnie affirme de son côté que cette procédure porte sur les "modalités de déclaration de grève" (formulaire en ligne, courriels à envoyer pour se déclarer gréviste). La loi Diard impose depuis 2012 aux salariés du transport aérien de se déclarer grévistes 48 heures à l'avance pour une période déterminée.

La grève à Air France, qui a démarré le 15 septembre, a duré 14 jours, soit le plus long conflit de pilotes au sein de la compagnie aérienne française.

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