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Adoption de négociateurs par les ONG

06 oct. 2009, 10:55

Le grand rendez-vous de Copenhague (7-18 décembre) sur le réchauffement climatique donne lieu à une nouvelle forme de militantisme écologiste. Celui-ci consiste à cibler un négociateur participant à ce sommet et à le traquer pour parvenir au meilleur accord possible. «Adopt a Negociator» («Adoptez un négociateur»), une campagne lancée au printemps par une vingtaine d'ONG (dont Greenpeace, WWF, et Amnesty International) suit aujourd'hui les délégations d'une douzaine de pays, de la Chine au Brésil, des Etats-Unis à l'Allemagne.

A chaque nouveau round de négociations sous l'égide des Nations unies, comme celui qui se déroule cette semaine à Bangkok, les «adoptants» collent aux semelles de leur négociateur attitré. Les jeunes «trackers» souhaitent donner le maximum de visibilité au processus et «mettre la pression» sur les délégations d'ici Copenhague.

D'une vingtaine d'années pour la plupart, souvent étudiants en droit et /ou en management de l'environnement, ces militants du climat relaient auprès des experts les interrogations du public et rapportent sur leurs blogs leurs prises de position et prises de bec. «On leur pose beaucoup de questions, mais on évite de les fâcher avant Copenhague: le but est de travailler avec eux, de faire passer un message», explique Florent Baarsch, 22 ans, étudiant à Marseille et «traqueur» de Paul Watkinson, négociateur pour la France et l'Europe.

Parfois, la relation est distante, voire compliquée: la délégation italienne, qui ne brille pas par ses ambitions climatiques, ne prête ainsi guère attention à la jeune fille chargée de la suivre.

«C'était difficile d'établir le premier contact», confie de son côté Lau Ngai Wan, qui traque les délégués chinois. «J'ai rassuré, expliqué que je pouvais donner une meilleure image de la Chine dans la négociation, parce qu'ils ne se donnent pas beaucoup de mal pour promouvoir le pays!».

Le discours a changé par rapport à la conférence de Poznan (Pologne) l'an dernier, estime Florent Baarsch: «C'était surprenant de voir comment les délégations négociaient alors leurs propres intérêts. Aujourd'hui, j'ai l'impression que le discours a changé, ils ressentent l'attente des populations, et la crainte d'un échec». /ats-afp

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