Votre publicité ici avec IMPACT_medias

A Venise, la Biennale se veut d'humeur taquine et joyeuse

La Biennale de Venise n'a jamais été aussi étendue. Elle est aussi plus joyeuse et plus légère, belle et pleine d'humour. Petite virée dans la Sérénissime.

12 juin 2009, 10:52

Comment le monde a-t-il changé en deux ans? On se souvient de la Biennale de Venise de 2007, sombre et cérébrale, reflet d'un monde déchiré entre guerres et terrorisme. A la sévère vision de l'américain Robert Storr a succédé celle légère et presque joyeuse de l'Allemand Daniel Birnbaum. Son exposition de l'Arsenal s'intitule «Fare Mundi» (Construire des mondes) et est censée refléter non seulement le meilleur de la création actuelle, mais aussi montrer comment chaque créateur contribue à enrichir notre perception du monde. Ce commissaire de 46 ans a choisi de faire respirer les œuvres, créant de vastes espaces à l'évidente beauté, telle la galaxie de l'Argentin Tomas Saraceno ou les rayons lumineux de Lygia Pape.

Les femmes y tiennent largement leur place. Une des plus remarquées, la Camerounaise Pascale Marthine Tayou, joue avec les codes d'un village africain, mêlant installation et vidéo.

Deuxième point fort, les pavillons nationaux dans les Jardins où la Biennale a gardé son caractère nationaliste typique du 19e siècle. Le pavillon suisse met en valeur les grandes aquarelles silencieuses de Sylvia Bächli, une artiste déjà bien connue à l'étranger, elle a entre autres exposé au centre Pompidou. Il faut se donner du temps pour entrer dans le monde délicat de l'Argovienne. Or le temps, c'est généralement ce qui manque à la Biennale.

D'autres misent sur l'exposition coup de poing. La France propose une unique installation, «Métal et poudre de diamant», de Claude Lévêque. Un pavillon aussi très fréquenté par les Suisses puisque son commissaire est Christian Bernard, directeur du Musée d'art moderne et contemporain à Genève.

Lion d'or du meilleur pavillon, l'Amérique avec Bruce Nauman, un artiste révélé il y a plus de trente ans à la Documenta de Kassel. Pour s'amuser au jeu de la découverte, il faut pourtant préférer une virée chez les Russes ou les Scandinaves, qui n'ont peur de rien, surtout pas du mauvais goût.

En ville c'est la folie. Les nations exclues des Jardins squattent palais et églises. La Suisse, par tradition, offre une deuxième exposition à l'église toujours consacrée de San Stae sur le Grand Canal. Cette année, le Genevois Fabrice Gygi a dû proposer trois projets avant d'être agréé par le Vatican et les monuments historiques. Depuis que Pipilotti a fait danser des femmes nues sur les voûtes, rien ne va plus pour les malheureux artistes suisses. L'«Economat» de Gygy, un ensemble de cages métalliques vides, semble parachuté dans un espace trop grand pour lui. On se console à la splendide Fondation Querini Stampaglia avec les objets de la Palestinienne Mona Hayoum mêlés aux collections. /VRI- Le Nouvelliste

Venise, jusqu'au 22 novembre, www.labiennale.org

Votre publicité ici avec IMPACT_medias