A l'ombre de «Schumi»

A Monza, l'incertitude liée à l'annonce du probable départ à la retraite de Michael Schumacher relègue au deuxième plan l'enjeu sportif du Grand Prix d'Italie Michael Schumacher attirera plus que jamais l'attention au Grand Prix d'Italie de Formule 1. A la lutte pour une huitième couronne mondiale, l'Allemand pourrait annoncer sa retraite à Monza où son écurie Ferrari officialisera ses pilotes 2007. Cette ambiance d'incertitude concernant le plus titré des pilotes de l'histoire de la F1 relèguera au second plan son duel avec l'Espagnol Fernando Alonso (Renault), comme ses conséquences au championnat du monde.

09 sept. 2006, 12:00

D'autant que des rumeurs circulent selon lesquelles le triumvirat de la Scuderia au complet quitterait ses fonctions. En même temps que Schumacher (37 ans) partiraient le patron de l'écurie Jean Todt et le directeur technique Ross Brawn, soit le trio responsable du redressement puis du succès de Ferrari en F1 depuis près de dix saisons. «Le Grand Prix d'Italie est une course traditionnelle qui a toujours été très importante pour Ferrari et de nombreuses choses importantes s'y sont déroulées au cours des années», souligne malicieusement «Schumi».

Et le fait que l'annonce - prévue demain par communiqué - soit faite dans le prestigieux cadre du GP d'Italie sur les terres de Ferrari, tend à laisser penser que l'on assistera à la fin d'une époque. A des adieux. Nombreux sont ceux qui ont glosé sur l'avenir de Schumacher, jusqu'au patron de la F1 Bernie Ecclestone: «Michael est toujours capable de rouler au plus haut niveau, mais il a déjà vraisemblablement décidé d'arrêter» a assuré «Mr E.».

Amour éternel

«Bernie Ecclestone ne dispose pas du moindre élément pour parler de ce que Michael (Schumacher) a décidé» a répondu Jean Todt agacé. Partira ou restera? La question - avec son corollaire: Räikkönen rejoindra-t-il Ferrari en 2007? - empoisonnera donc le week-end italien.

Les supporters ont, en tout cas, choisi leur camp. Déjà nombreux hier à Monza pour assister aux premiers essais libres, ils ont supplié Michael Schumacher de poursuivre sa carrière en F1 avec la «Scuderia». «Nous sommes l'Histoire... Danke Schumi», résumait un supporter sur un drap tendu en face du garage Ferrari.

La première sortie en piste de Schumacher, après 25 minutes dans la deuxième séance, a été saluée d'une immense ovation, les spectateurs se levant pour agiter bras et drapeaux. «Schumi + Ferrari = amour éternel», proclamait une immense banderole rouge déployée en face du garage de la Scuderia. Une autre inscription en lettres rouges sur un drap blanc s'adressait directement au septuple champion du monde: «Michael, je t'en supplie ne lâche pas Ferrari».

L'attente pour la décision de l'Allemand ne doit cependant pas occulter l'importance sportive de la compétition de demain. Les pilotes courront en effet à Monza le 15e des 18 GP de la saison et Schumacher compte 12 points de retard sur Alonso. Chez les constructeurs, Renault ne compte plus que deux longueurs d'avance sur Ferrari.

«Cette année, j'ai gagné à Silverstone, Monaco et en Espagne. Une chose est sûre: je veux gagner à Monza aussi, prévient Fernando Alonso. C'est un circuit de légende et ce serait un moment important pour s'imposer ici, sur les terres de Ferrari. Nous sommes conscients de l'importance du championnat mais c'est une course aussi très spéciale en soi.» Durant un mois d'août sans essais privés qui devait profiter à Schumacher, c'est finalement Alonso qui a tiré son épingle du jeu, aidé il est vrai par les circonstances, gagnant même un point sur son rival au terme des deux courses en Hongrie et en Turquie. «Chez Renault, nous n'avons en ce moment qu'un seul objectif: terminer devant Ferrari» assure le champion du monde en titre. /si