Un bon orage, de temps en temps, au milieu d'un été caniculaire, ça fait du bien. Mais lorsque ledit orage dure pendant près de 6 mois, chaque nuit, sans interruption, ça a tendance à lasser.
Un tel phénomène existe du côté du Vénézuela, à Catatumbo pour être précis au nord-ouest du pays, là où un fleuve, le Rio Catatumbo, se jette dans un lac, le Maracaibo. Le site Maxisciences s'est penché sur cette curiosité, analysée, décortiquée, mais pas encore complètement expliquée par les scientifiques qui travaillent pourtant sur le sujet depuis plus de 100 ans.
Chaque année, durant 140 et 160 nuits, pendant 10 heures, la foudre se déchaîne au-dessus de cette région. En moyenne, on enregistre 28 éclairs à la minute. Ils partent de plus haut que les éclairs "communs", à 4 kilomètres du sol, et ils sont beaucoup plus puissants. On a mesuré l'intensité du courant électrique ici entre 100'000 et 300'000 ampères. Chez nous, on atteint péniblement 50'000 ampères. Chaque année, ça représente tout de même 1,6 million de décharges électriques, soit la plus forte concentration au kilomètre carré. Un record inscrit au Guiness depuis 2013.
Il faut donc des conditions très particulières pour parvenir à ces performances exceptionnelles. Sur GeekAttitude, on apprend ainsi que la région est composée de lagunes très exposées au soleil, ce qui provoque donc de fortes évaporations. Les algues de la lagune, en se décomposant, dégagent du méthane, hautement explosif, qui s'évapore lui aussi. En altitude, cette masse chaude, emportée par les vents de la mer des Caraïbes rencontre l'air froid de la Cordilière des Andes. Ce méthane va affaiblir les capacités d'isolation électrique de l'air et l'orage peut se produire et perdurer.
Seule exception notable à cette belle continuité: l'année 2010, où l'orage ne s'est pas manifesté pendant 2 mois. Une absence qui ne s'était pas manifestée depuis... 1906. Pour les météorologues, elle serait due au phénomène El Niño, qui fait augmenter drastiquement les températures. La déforestation et l'élevage intensif, qui modifient la nature des sols, peuvent aussi être en cause.