Une ancienne prison découverte au château de Porrentruy

Durant les travaux de réfection de l'esplanade du château de Porrentruy, les archéologues ont découvert une pièce cachée mais presque intacte, qui serait un ancien cachot.

05 déc. 2017, 10:34
Les archéologues près de la porte donnant accès à l'ancienne prison.

Près de deux siècles après avoir été condamnée, une salle de 20 m2, encastrée dans l’ancien rempart du Château de Porrentruy a été découverte la semaine dernière au château de Porrentruy.

Après les boulets de catapulte durant le mois d’octobre, "c’est ainsi une nouvelle trouvaille exceptionnelle qui est apparue durant les travaux de réfection de l’esplanade du château, suivis par la Section d’archéologie et paléontologie de l’Office de la culture", indique le canton du Jura dans un communiqué. La pièce, dont l’accès a été enfoui par le remblayage des lieux au début du 19e siècle, a fonctionné comme prison durant le 18e siècle.

Les archéologues dans la pièce découverte lors des travaux. (Photo SP - OCC-SAP)

Suite au prélèvement de plus d’une centaine de boulets en pierre calcaire, les travaux de remise en état d’un tronçon du grand mur de soutènement situé sous l’esplanade du château ont repris sous la surveillance de l’Archéologie cantonale. Pour stabiliser le mur en question, il s’est avéré nécessaire d’enlever les remblais déposés, au début du 19e siècle, entre le mur et le rempart flanquant l’ancien accès piéton liant la cour du château à la vieille ville. Lors de ces travaux, l’encadrement d’une porte inconnue est apparu dans le rempart. Partiellement bouchée par les remblais, cette ouverture permettait néanmoins d’entrapercevoir une pièce voutée, sise sous l’angle de l’esplanade.

Quasiment intact

Après en avoir dégagé l’accès, les archéologues ont pu facilement y accéder, les lieux étant quasiment restés en l’état. Condamnée au début du 19e siècle, la pièce a manifestement subi plusieurs transformations importantes. La pièce est munie de deux meurtrières donnant sur la vieille ville. Sa première affectation a sans doute été militaire, éventuellement un ancien poste de garde. Par la suite, une étroite porte donnant accès à l’extérieur des remparts a été murée, et une nouvelle porte plus large a été aménagée à l’intérieur des remparts, permettant d’accéder aux escaliers montant à la cour du Château.

Les deux meurtrières ouvrant sur la ville. (Photo SP - OCC-SAP)

Un plan dressé en 1776 par l’architecte Pierre-Adrien Paris (1745-1819), conservé à la bibliothèque municipale de Besançon, indique que la pièce était alors utilisée comme prison. Il s’agit certainement d’un des nombreux cachots alors à disposition dans l’enceinte du Château.

Une documentation détaillée de ces anciens locaux sera établie par l’Archéologie cantonale durant ces prochains jours.