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«Un enfant qui boit la tasse risquerait d'en mourir»

Des cyanobactéries potentiellement dangereuses ont pris leurs quartiers dans l'étang de la Gruère. Du moins, c'est l'avis du centre nature des Cerlatez, chargé de surveiller cet espace naturel.

03 juil. 2015, 18:33
A certains endroits, les eaux de l'étang de la Gruère ne sont pas toujours d'un bleu éclatant.

Relayée par une dame qui désirait s’y baigner, l’information s’est diffusée assez rapidement dans les Franches-Montagnes par courriels alarmistes interposés. Le phénomène n’est certes pas nouveau. Mais le problème, semble-t-il, c’est que, par définition, il est récurrent. «Cela fait la cinquième année que nous signalons la chose aux autorités», confirme François Boinay, le directeur du centre nature.

C’est lui-même qui a déconseillé à cette madame de se baigner dans l’étendue d’eau, lui indiquant d’opter pour la piscine. Des panneaux placés aux abords de l’étang avertissent du risque.
Selon les constats sur le terrain, François Boinay et son équipe affirment que la situation a tendance à s’agraver. «Il y a de plus en plus de surfaces verdâtres, comme si on avait jeté du sirop à la menthe dans l’eau.»

Les causes
Ces cyanobactéries, justement, il en existe plusieurs sortes, dont la toxicité diffère. Pour vulgariser à l’extrême, il y en a des bonnes, qui aident à produire de l’oxygène, et d’autres plus néfastes pour la santé. Des prélèvements ont été effectués l’an passé par l’Office cantonal de l’environnement (lire ci-contre), mais rien d’anormal n’a été relevé.

François Boinay n’y va pas par quatre chemins: «Un enfant qui boit la tasse à certains endroits risquerait d’en mourir. Aux bords de la Loue (réd: en France voisine), des animaux avaient été retrouvés morts après avoir ingéré ces bactéries.» D’où proviennent-elles? «Elles sont issues de la décomposition d’une pollution. Autrement dit, lorsque l’on constate leur présence, c’est déjà trop tard.»

Pollution de quelle nature? Ça, le centre nature aimerait bien le savoir. La proximité avec des exploitations agricoles, des maisons d’habitation et la route brouille les pistes. «C’est peut-être un de ces facteurs ou plusieurs combinés qui en sont la cause. Pour le savoir, il faudrait instaurer un suivi, sur une saison. Nous étions volontaires pour effectuer ce travail, mais les autorités ne nous appuient pas. Seuls, nous n’en avons pas les moyens», déplore François Boinay.

Pour le directeur, ce suivi doit nécessairement être régulier, car ces cyanobactéries sont, pour ainsi dire, sournoises. «Elles peuvent apparaître et disparaître assez rapidement, dès qu’elles ont fait leur boulot.» Leur apparition dépend aussi fortement de la chaleur ambiante et du caractère stagnant de l’étendue d’eau, explique Louis Roulin, de l’Office de l’environnement.

Satanée canicule!

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