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Trois des quatre accusés de braconnage contestent les faits

02 nov. 2009, 16:14

La plus grande affaire de braconnage qu'a connue le canton du Jura est jugée depuis aujourd'hui au Tribunal correctionnel. Trois des quatre prévenus, dont un ancien garde-chasse auxiliaire, contestent les faits. Ils sont soupçonnés d'avoir  abattu près de 200 bêtes.

Les quatre chasseurs jurassiens doivent répondre d'infractions à la loi cantonale sur la chasse et à la loi fédérale sur la chasse et la protection des mammifères et des oiseaux sauvages commises entre le printemps 2002 et août 2006. Ils risquent une peine de prison d'une année au plus ou une amende pécunière.

Ami de la nature

Premier accusé à répondre aux questions du président Damien Rérat, l'ancien garde-chasse auxiliaire de 36 ans a clamé son innocence. «Je suis très proche de la nature et je la défends». «Je déteste les viandards», a-t-il ajouté. Depuis que l'affaire a éclaté en 2006, l'accusé n'a plus chassé en Suisse mais a poursuivi cette pratique en France.

Il a reconnu que son demi-frère se livrait au braconnage mais qu'il avait décidé de ne pas le dénoncer, pour des raisons de conscience. Le prévenu a expliqué que les dizaines de bêtes tuées répertoriées dans son carnet étaient celles abattues par son demi-frère, décédé aujourd'hui. Enfin, il affirme que les fichiers compromettants sur son ordinateur ont été créés à son insu.

Mutisme

Le frère du garde-chasse est le seul parmi les quatre chasseurs sur le banc des accusés à reconnaître s'être livré au braconnage. Dans ses aveux écrits, il affirme que son frère n'était pas au courant des infractions qu'il a commises.

Son audition n'a toutefois pas permis de faire la lumière sur les rôles de chacun dans cette affaire, l'accusé n'ayant pas été très loquace. «Je ne réponds plus aux questions» ou «c'est marqué dans les feuilles», a lancé ce chasseur d'une quarantaine d'années, la casquette sur la tête. «Je ne veux pas vous répondre», a ajouté l'accusé à l'adresse du président du tribunal.

Les deux autres accusés nient avoir commis des actes de braconnage. L'enquête aura duré plus de deux ans. Des dizaines de personnes ont été auditionnées. La justice a saisi des armes et des trophées de chasse. Les prévenus sont accusés d'avoir abattu illégalement 138 chevreuils, 36 lièvres, 12 sangliers et 11 chamois. Ils seront fixés vendredi sur leur sort.

Dommages réclamés

Le canton du Jura, qui est partie plaignante et civile au procès, réclame au total 142'458 francs pour les dommages. Une indemnité pour un chevreuil adulte abattu illégalement s'élève ainsi entre 1000 et 1400 francs. L'Etat avait mis en place des opérations de surveillance dès 2005 à la suite de rumeurs sur des actes de braconnage.

«Il y a beaucoup de tension et de rivalité dans le milieu de la chasse», a relevé le représentant de l'Etat au procès Christophe Noël, responsable de la chasse et de la pêche à l'Office de l'environnement du canton. /ats

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